La nuit, dans son manteau de folles rêveries, Brodé de fils d'argent et de galanteries, Son blanc visage orné d'un sourire ironique, Dépose sur mon front un baiser onirique.
Et je plonge aussitôt dans le grand sablier, Où le spectre m'attend avec son tablier. Soudain, je la revois, celle qui m'a quitté, Sans un mot, sans un vers, sans m'avoir inspiré.
A ses genoux, je tombe et je lui mords les pieds, Les comptant avec soin sur un bout de papier. Elle ne bouge pas. De son manteau, la nuit L'étouffe lentement, la maudit et s'enfuit.
Las de me démener dans la fausse merveille, J'ouvre tout grand les yeux, et puis je me réveille. Assis dans mon fauteuil, la tête sur ma table, Sous mes deux mains, froissés, les restes d'une fable.
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