Le pauvre Salamai, un jour, sur son chemin, Entouré de prairies et bordé de jasmin, Remarque dans un pré, parmi les pâquerettes, Un objet mystérieux, où le ciel se reflète. La main sur le miroir, car c'était en effet, Ce dont il s'agissait, dans un précieux coffret, Il y plonge les yeux. Et quand il voit la face Apparaître soudain, dans la petite glace ; Et les profonds sillons qu'a creusé sur son front La misère et la faim, et de la vie, l'affront, Sur le champ, du miroir, d'un grand geste, il dispose. Je comprends, se dit-il, qu'on ait jeté la chose ! Qui voudrait conserver le portrait odieux De cet homme inconnu, pour sûr, maudit des cieux ?
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