La chenille se tord, elle rampe et se coule, Cachant sous un rameau, son corps dans le décor. Un fil d'argent brillant, qui de sa bouche coule, Se transmute dans l'air, en un long rayon d'or.
Cette laideur rampante, admirant une étoile, Continue de tisser son innocente toile, Continue de tisser du soir jusqu'au matin, Dans son berceau de soie, son tombeau de satin.
De sa terrible mort, cette enterrée vivante, Renaîtra Papillon, aux couleurs du printemps. Mais, flottant sur le vent, cette jeune pimpante, Hélas, ne survivra qu'encore un peu de temps.
La délicate main, d'un enfant aux joues roses, Surprit le papillon dans un bouquet de roses, Et lui a arraché ses ailes de martyr, Enfin l'a rejeté, sans même un doux soupir.
Sur le sol, il se tord, se retord, sans défense, Croyant qu'en renaissant, il avait fait offense. Sans ailes, il s'agite, une dernière fois, Et meurt, nu, comme un ver, et sans savoir pourquoi.
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