ELLES,
Elles, mon pluriel Avancent, font la route plus belle. Amies, frangines, sœurs, les mains détachées, Libre nuée déclinée en multiple, Cortège rassemblé aujourd’hui mosaïque.
ELLES
Grandeurs abaissées, avilies, opprimées, Ont vécu captives liées, longtemps émiettées, Dispersées, explosées, Dans la violence des silences, Devant les mots durs et courts, Encore souvent prostrées, isolées. Sous des pouvoirs sourds Mutilées dans la chair excisée. Les rêves dans le foulard emprisonnés, Linceul du souffle des pensées.
ELLES
Douce force irrésistible qui patiemment, Des cachots a usé l’infâme dureté, Elles ont rappelé leurs âmes oubliées, Ont triomphé des noirceurs de la glaciale nuitée. Sourdes aux prônes, aux anathèmes lancés.
ELLES
Sans jamais tuer, sans détruire, sans violence, Sans se dénaturer d’elles, Assurées, en foule amie dans la lumière, elles avancent, Les pieds bandés ont pris aisance, Puissants et solides, ils portent le pas sans crainte, aujourd’hui, Des amantes, des épouses, des égéries.
ELLES
Compagnes de la vie, elles s’allient sans affliction, Leurs regards vers leurs compagnons, Elles donnent leurs sourires, Elles leur prennent la main. Disent : "en paix travaille, jouis, Regarde, souris, dors et aime encore, Le sang n’est plus celui de la guerre, de la mort, Le sang que je porte est celui de la vie."
ELLES
Elles ont osé, mettre de la force dans leur tendresse, Alors, de la tendresse dans leur force, ils ont mis. Unis devant l’immensité, la peur les fuit soudain Unis, ils tirent ensemble le chariot de la vie.
Hier est mort, nous construisons demain.
Loriane Lydia Maleville 8 Mars 2005
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