Je ne voulais pas y aller
Sur les mornes sentiers aux arbres déployés J'avance à petit pas, l'esprit vif, écorché Chantant, psalmodiant, sans aucune liesse Souffles de l'amère à personne ne confesse Je le sais on m'attends, tout de rire et de joie La fête bat son plein, mon corps au désarroi La lune amoureuse, accalmie en promesse L'écouter de mon lit, je préfère la paresse Demi tour faisant, j'avance ardemment Vers cette inertie , je la souhaites prestement Sans regard nécessaire, les silhouettes m'apparaissent Échangent billevesées, vibrent d'allégresse Virevoltant et dansant, les lampions du printemps S'insurgent, délicatesse, sous le souffle du vent Etoiles en anathèmes , par le firmament bercés Eclairent contre leurs gré mon antre enfermée Bercée par la musique bleu azur de la foule Je m'apaise doucement, absorbée par la houle Je m'étire, respire, me laisse aller Au loin, notes s'affolent, festivité et gaité Musique mélodieuse, effleurements soupçonnés Coupe pleine se heurtant, gestes déplacés, Les robes bruissent, se froissent , s'abhorrent, Les talons claquent, s'affolent, murmurent Des chemises ploient sous des ventres bedonnant Une bretelle dévoile une chair rosée à peine éclose Les mains se frôlent, les paroles se heurtent, se posent Violence des mots, moiteur des gestes, fragrance, exaltation Tous se mélangent, se mêlent, se démêlent, sans passion Sans amertume aucune, je garde ma maison Je respire leurs ardeurs, leur indolence Au loin, je m'apaise, je me panse L'invitation m'est parvenu Je ne voulais pas y aller Je ne suis pas venu
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