Animale Dédicace
Dans ta bulle d’ambre Ourlée de paysages invités, Tu délibères avec le temps, Et découvres en ton sommeil D’antiques forêts Que des être fragiles Parcourent en chuchotant.
Aériennes tentatives du regard, De modestes trames Inventent un langage Bruissant derrière les brumes Des souvenirs perpétuels.
Tu fredonnes un refrain souriant Où font escale des végétaux de haut-bord Parfumés de pollen doré.
Sur la canopée où tu étires Tes membranes de feuilles La voile solaire descend ce soir Semant dans tes veines
Ses violines impressions. Ton désir pose son dévolu Sur l’organe précieux Que tes gestes profilent Sur l’horizon silencieux.
En arabesques de saule Des rêves soyeux irisent Ta fourrure de cétoine.
Durant l’ère du poisson rudimentaire Conduisant à l’antilope d’onyx, Tu fus feu rapide, Un éclair de jade Et te voilà mouette Aux ailes d’or.
L’ambroisie florale Que boit ton aréopage Sera servie demain matin .
Souris inquiète Puis Narval De Marbre Tu Parcours Un Océan Fantastique Aux Frontières D’ Un Pôle Tropical.
Tes Réserves D’amour Offrent Un climat favorable A ton périple terrestre, Une Lémurie Occidentale Longtemps t’accueillit Pour t’initier aux orages.
Aux sortilèges tu confias tes secrets Gagnant au passage la mobilité des sens, Puissants émissaires partis Vers l’intérieur des terres.
L’odorat des abeilles discerne sous la pluie La fragrance matinale Des premiers rhododendrons Assoupis au creux des zéniths hallucinés Quand, tu sais, L’astre central entre en résonance Avec le mirage habitant ton sang.
L’ouïe d’une sitelle A son tour s’envole, Cherchant parmi le bruit des miroirs Le reflet épicé D’une harpe rugueuse.
Et tu te pavanes, criquet cendré, Sur les plages d’iles sanctuaires Où repose l’ancêtre D’une toison d’or Qu’en son temps revêtit L’elfe gardien d’un rare sentiment .
Il te reste à inventer le geste, La peinture et l’arc… La coupole où tu poses tes yeux verts Est une si belle pépinière Que tu peux, tranquille musaraigne, Y attendre l’envoyé des étoiles.
19 et 20 Février 2014
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