( retour au Pays-Basque après une longue absence )
1977






Le train,


L'horloge lumineuse, décompte sur le quai,
Les dernières minutes et le temps des adieux.
Le train s'ébranle enfin, dans la nuit éclairée,
Par les derniers éclats de la grande banlieue.

Il laisse derrière lui la ville dans un halo,
Sa lueur amoindrie par la vitre embuée,
Il tangue sur les rails, par petits soubresauts,
Et prend enfin son rythme d'une allure saccadée.

La pluie qui vient fouetter la glace du couloir,
S'éparpille en filets que la vitesse éclate
En mille gouttelettes scintillantes dans le noir,
Et sur fond irisé de reflets disparates.

Dans le compartiment je me laisse bercer,
Mon esprit vagabonde sur les rails sans fin.
Puis, dans le bruit des roues, mélodie syncopée,
Mon corps s'abandonne et va vers son destin.



Cuga