Ce matin, déroutante divinité, L'archer des plaines salées Rompt le silence.
Les troupeaux saisonniers convergent Vers un soleil hésitant Et déposent sur le rivage D'émouvantes respirations.
Un lac discret, En son limon fertile, Dissimule le plan Qui donnera aux saisons orphelines Le soupire d'un insecte complice.
Rassemblant sables et sels Embruns colorés Et feux étourdis, Un triangle bleu Peint un ciel décalé A l'abri des marées.
Les falaises d'origine S'écroulent dans l'océan. Elles libèrent là des semences précieuses Dérivant vers d'étranges creusets Où se fondent l'or et l'arsenic De saisons miniatures.
Des larmes silencieuses Descendant des volcans néophytes, Dessinent l'aile d'un dragon musicien Au large de tes souvenirs en terrasse.
Ta trace se perd dans les argiles. Tes premières chasses deviennent des légendes Que de téméraires troubadours Narrent au bal des licornes.
Tes yeux rudimentaires S'ouvrent aux lumières oxydées, Rouges lunes poivrées Donnant des reliefs compliqués Aux vallées giboyeuses.
Tu inventes le son O Pour te sentir moins sage. L'air qui file sur tes flancs A ta silhouette donne Le profil d'un diamant divergent, Flou, Fleur d'espérance En avant de moussons vives.
Quand Enfin tu te poses, Les mousses exhalent d'intrépides acides.
Ton regard parcourt ce monde Et tu repères, en contre-bas, Des valses d'amulettes Dansant au pas du crépuscule.
Ici et là , Des phrases électriques, Nées de la brume, Sculptent leurs murmures Sur le palimpseste du vent.
Tu connais par leur nom chaque pierre. L'ardoise lisse et le calcaire hésitant Renferment d'anciens grains de lumière Que tu libères d'un ressac métamorphique.
Prophète d'écaille, Tu prédis l'envol de splendides volatiles Comme l'arrivée lointaine D'un être pensif Qui, en ton nom,dirigera Ses yeux vers les étoiles.
10 et 11 Février 2014
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