Je trace quelques mots au bord de ma mémoire, Comme, en signes, on signe un sort dans un grimoire, Les scellant à jamais du sang dont me nantit, L’amour qui fut donné pour être anéanti. L’homme ne craint jamais le danger de l’absence, Car les vœux sanctifiés endorment sa conscience. Hélas, quand je revins de je ne sais plus d’où, Elle n’était plus là , et j'étais comme un fou. Après tous mes échecs, après tous mes déboires, Et qu’à l’estaminet, je commençai de boire, Mon cerveau s’est usé, et tous mes souvenirs Se sont évaporés pour ne plus revenir. Dans mes larmes amères et alcoolisées, Respirant, de l’absinthe, une odeur anisée, Et le nez rouge et noir, enfoui dans mon mouchoir, Je relis ces mots-là , le pied dans le crachoir.
|