Le bougeoir endormi sur la table estropiée, Fait comme un bruit en l’air, de cendre éparpillée, Dont chaque particule est en particulier, Soupir multiplié d’un seul soupir dernier.
Cette nuit cristalline en lambeaux qui m’épie Se reforme au matin en monstre sans génie, Et dans son encrier, mon doigt encor plongé, Dessine des soleils au visage rongé.
Tout est noirci d’espoir sur ma rétine éteinte, Brillant aveuglement, du rêveur, folle étreinte. À présent, grâce à toi, odieuse cécité, Je peux pisser sur vous, violons de cet été.
Parce que je ne fus qu’un tas de molécules, Dont le désir s’accrut à chaque crépuscule, Je renais chaque fois que je meurs un peu plus ; La vie est mon suaire, la mort est mon salut.
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