Breizh d'Eléanor
La roche rose joyau Est luisante sous la lame, Des étincelles d'eau Que la clarté enflamme Farde d'éclat diamant Les flots au spasme obsédant.
L'océan mouvant monte ses murs, Balance, convulse, tonitruant. Ténébreux, les cumulus obscurs Louvoient, alourdis et lents, Soufflant le vent à vive allure En saccades et courants puissants.
Suroît et Noroît bourrus râpeux Sur la presqu'île de pierres Peignent des ombres et des creux Dans les secrets calvaires. Depuis que Taran se dit "Dieu" La mer d'Iroise mange des îles austères
Des gueules de chiens hargneux Mordent l'air et le sable Et leur crocs taraudent les cieux Leur soufflet gifle le diable. Mais tu respires l'âme de Dieu Animé soudain puissant incroyable.
La funèbre noirceur opaque se fend Teinte de trouble les hurlements Du fascinant monstre gueulant. Le soleil en tapinois allume Des émeraudes sur la Brume Et le mausolée d'eau se fait verdoyant.
La prairie s'éclaire de fleur L'artiste divin change le décor, Glauque, turquoise, pers se lovent en couleur, Enchantement de blé et sable d'or La mer fait la lippe aux îles soeurs. Elle fredonne en intemporel ténor.
Breizh belle frémissante et altière, Sous l'ardoise bleue, sauvage, luit encore. Colorée d'un enchantement de lumière Vibre sa vivante ritournelle : vent sud, vent nord. Quand les affriolantes beautés côtières Navrent Majorque, Baléares et Açores.
Lydia Maleville
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