Observez la marée qui jamais ne se lasse, Et qui, suivant la lune, est marée haute ou basse. Silencieusement, glissant sur ses courants, Elle change l'embrun, en un brun océan. Comme elle, je me fais l'agnelle ou bien le monstre, Car si je sais aimer, bien souvent je détruis. Marée basse, je fus, marée haute, je suis, Et doux lac ou ressac, Monstera, je me montre. Quand on me croit parti, à l'horizon, perdu, Sous l'Astre de la nuit, suis déjà revenu. Je veux revoir Gaya, et la battre et l'abattre, Sans arrêt, de mon raz à l'écume d'albâtre, Engloutir le bassin de ma douce martyre, Avant qu'au petit jour, enfin je me retire.
|