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Nouvelles confirmées : Le caddy de Marie
Publié par couscous le 22-01-2014 13:20:00 ( 1104 lectures ) Articles du même auteur



Le caddy de Marie

Marie sort de chez elle, un petit appartement dans le quartier est de Bruxelles. Elle tire son vieux caddy rouillé au tissu orné de grandes fleurs rouges aux couleurs fanées.
Le caddy cliquotte,
Les verres s’entrechoquent
En sortant de l’ascenseur, elle envoie un signe de bonjour à la gardienne qui nettoie les escaliers. Tout en se frottant le front, cette dernière lui renvoie un bonjour tonitruant qui résonne dans tout l’immeuble.
Le caddy clicotte
Les verres s’entrechoquent
Marie prend la direction de le Rue du Roi Chevalier. Sa démarche est lente, incertaine, chancelante parfois. Après quelques centaines de mètres, elle s’arrête devant le café « Au bon vivant ». C’est là que Gilbert lui avait demandé sa main. Elle était serveuse et était tombée sous le charme de ce client régulier et aux pourboires faciles et généreux. Mais la vie conjugale ne fut pas celle dont elle avait rêvé. Gilbert continua à rester fidèle au même caberluche même si Marie n’y travaillait plus, trop occupée à prendre soin de leurs enfants, Nathalie et Christophe. Il donnait toujours des dringuelles aux serveuses, empêchant ainsi l’achat de choses essentielles pour sa famille comme un manteau pour Christophe ou des chaussures pour Nathalie. Marie reprend sa route.
Le caddy clicotte
Les verres s’entrechoquent
Le divorce fut long et pénible. Puis il a fallu assumer seule l’éducation des enfants. Ce ne fut pas facile tous les jours. Les bouteilles de rouge permettent d’oublier un temps ses malheurs. Lorsque les enfants eurent pris leur envol, Marie ressentit un vide que l’alcool put en partie combler.
Le caddy clicotte
Les verres s’entrechoquent
Rapidement, ce fut la maladie qui s’invita dans sa triste vie. Une maladie longue et douloureuse, celle qui vous broie le corps et l’esprit à coups de médicaments et d’opérations. Là, ce fut Monsieur Scotch et Madame Whisky qui restèrent ses seuls amis.
Le caddy clicotte
Les verres s’entrechoquent
Et puis, comme si un monstre, après l’avoir bien mâchée, l’avait recrachée, la maladie l’abandonna et Marie fut guérie. La vie pouvait reprendre son cours. Maintenant, elle était âgée de septante-deux ans, le visage buriné par le temps et les épreuves. Elle sort un mouchoir afin d’essuyer son nez rougi. De grands cernes ornent ses yeux fatigués. Un jeune homme passe à ses côtés et la dévisage, d’un air hautain en pensant « Encore une alcoolo ! » et il s’éloigne en pressant le pas.
Le caddy clicotte
Les verres s’entrechoquent
Marie parvient finalement à la grande bulle de collecte du verre et ouvre son caddy fleuri. Elle en sort des bocaux de tomates pelées, de petits pois, de flageolets, de chou rouge, une bouteille d’huile d’olives et une de vinaigre. Ensuite, elle rentre à la maison afin de remplir son caddy avec la casserole de soupe tomate et les divers légumes préparés afin de les porter aux Restos du Cœur, comme elle le fait plusieurs fois par mois, lorsque sa maigre retraire le lui permet.
Le caddy clicotte
Les plats s’entrechoquent


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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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