Sensations
Ton regard et mon regard Sur l’instant qui passe se croisent et nous recroisent dans la profondeur de nos opacités
Et cette voix encore cette voix La même qui depuis toujours me fascine Me façonne Je l’ai aimée Comme on aime ce timbre Que l’on colle sur le dos du temps Et qui nomme Un pays que l’on quitte Et qui nomme Une ville que l’on abandonne
Comme ce vent, cette rumeur, cette humeur Comme cette brosse, cette roche, ce parchemin de mon enfance Je t’ai trouvée entre la somnolence et le rêve Entre le rire et le dire Et le qu’en dira t-on Entre le hic, le choc, le roc
Cette semaine encore Il sera haut, très haut mon espoir de toi Il est sur les toits de bonne heure Il est dans les sommets somnambules D’où aucun espoir ne trébuche sur l’écueil du réel Ni ne tombe sur la tête les yeux en buées brumeuses
Mais pourtant, le regard plein de sommeil Je ne dormirai point Je ne bayerai point Je veillerai
Alassane NDIAYE ISRA
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