S'il m'arriva souvent au café Jean, de boire, Si j'ai polissonné, Dieu me l'a pardonné. Je lui ai fait comprendre, en un poli sonnet, Que mes cuites tiédissent mes cuisants déboires. Je suis né de l'amour, au printemps, un beau soir, C'est pourquoi je devais faire le désespoir, Des amis les plus chers, et des femmes fidèles. Ah ! Ce que je fis d'eux ! Et ce que je fis d'elles ! Lorsque le cœur me tourne et que la tête aussi, Se joint dans une ronde à me conter la vie, Du fond de mon flacon, je leur chante la lie. Dans les fumées d'alcool, j'oublie tous mes soucis, Et dans cette vapeur, une mélancolie Qui succède à la peur, précède la folie.
|