Je les vis allongés, tous les deux, dans ce lit, Après qu’ils eurent fait ce dont je les maudis. Puis, elle s’endormit, reposant sur sa hanche, Couverte seulement de sa chair rose et blanche. Du plafond où je suis, lorsque le jour s’éteint, Comme le font toujours mes frères et cousins, Je la vis soupirer, et, lui, pris de folie, Lui suça sans cesser, son sang, jusqu’à la lie. Étourdi de douleur, de rage et de courroux, Sur l'homme je sautai, comme un pou, sur son cou ! Et plongeai dans son sang, le poison de mes veines Qui en moins d’un éclair, me vengea de ma peine ! Trop lourd pour m’envoler vers son corps endormi, Je marchai jusqu’à elle, ainsi qu’une fourmi, M’arrêtant un instant pour reprendre l’haleine, Avant de lui piquer un gros baiser d’alêne.
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