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Nouvelles confirmées : L'ancêtre
Publié par couscous le 05-01-2014 16:00:00 ( 1231 lectures ) Articles du même auteur



L’ancêtre

C’était une belle journée lumineuse et j’avais décidé d’aller chasser. Cela faisait longtemps que ma femme Mgla et moi étions terrés dans notre grotte à nous contenter de baies et de champignons car de l’eau glacée tombait du ciel depuis plusieurs lunes et les animaux se cachaient. Nous n’avions jamais eu si froid auparavant.

Je pris ma lance et partit en direction de la montagne qui était devenue toute blanche. Il me fallut marcher très longtemps avant de débusquer le premier animal. Ce dernier était un peu maigrelet mais il remplirait un peu nos estomacs affamés.
Sur le chemin du retour, le ciel devint tout sombre et des morceaux d’eau durcie commencèrent à me tomber sur la tête. Je n’avais jamais vu cela. Paniqué, je me suis mis à courir, cherchant un abri, avant de m’engouffrer dans une petite grotte. La nuit est tombée et je me suis endormi en grelottant, malgré ma peau de bête.

Je repris peu à peu conscience et des douleurs assaillirent mon corps tout entier. En ouvrant les yeux, ma vision floue me fit découvrir un lieu bien étrange : une grotte avec des parois lisses et claires dont l’une comportait une ouverture qui donnait vers l’extérieur, mais sans qu’aucun souffle de vent n’en provienne. Il y avait des choses étranges dans la pièce et j’étais allongé sur une couche douce et moelleuse. Un homme s’approcha de moi. Sa peau de bête était sans poil, toute fine et de couleurs différentes. Je remarquai alors que j’en portais moi-même une longue, de la même couleur que la montagne. L’homme n’avait pas de cheveux ni sur le visage, ni sur la tête ; il devait sûrement venir d’une tribu lointaine.

Je le saluai de façon traditionnelle, en crachant dans ma main que je lui tendis amicalement. Mais il me regarda avec de grands yeux sans me donner la sienne. Il s’adressa alors à moi dans une langue étrange. Voyant mon incompréhension, il tenta d’associer les gestes à la parole. Je crus alors deviner qu’il se présentait « Docteur Miloche ». A moi de lui décliner mon identité en clamant « Brimach ». Il sourit et répéta mon prénom plusieurs fois avant de le prononcer correctement.
Je lui demandai où j’étais et si Mgla allait bien mais je ne reçus aucune réponse. J’étais un étranger parmi ces hommes et mon langage leur était tout à fait inconnu.

Une femme entra alors et me donna de la nourriture, du moins je pensai que cela en était car je commençai à saliver à la bonne odeur. Ce qui ressemblait à des morceaux de viande baignait dans un liquide couleur sang et, à côté, il y avait des aliments que je n’avais jamais vus. Je goûtai d’abord un morceau de bête en le prenant avec les doigts. La femme s’approcha et me tendit un petit objet avec des pointes. J’eus d’abord un mouvement de recul car je pensais qu’elle voulait m’attaquer. A moins qu’il eut fallu encore tuer l’animal ? Non, elle piqua le bout de viande et le tendit vers ma bouche. De sa main libre, elle nettoya ma main gluante. Ils ont de drôles d’habitudes ces humains.

On me fit rencontrer un nombre impressionnant de personnes avec des faciès variés tant au niveau de la chevelure, de la corpulence que de la couleur de peau. Ils n’avaient qu’un point commun : celui d’être plus grands que moi. Ils parlaient des langues différentes mais jamais la mienne. Je ne savais pas qu’il existait autant de tribus différentes ! Finalement, je fus initié à un langage, celui de ceux qui m’avaient accueilli parmi eux, soigné et nourri.

Lorsque mon vocabulaire fut suffisamment étoffé, on m’expliqua que j’avais fini congelé dans mon abri et que mon corps avait été découvert de très nombreuses lunes plus tard par mes descendants. Comme j’étais comme dans un profond sommeil, ils m’ont réveillé en réchauffant peu à peu mon corps.
Lorsque je fus de nouveau fort, je pus enfin sortir de ce qu’ils appelaient « hôpital ». Je fis alors de nouvelles découvertes. Que le monde était différent de celui que j’avais toujours connu ! Les arbres ne poussaient que là où on le souhaitait. Le sol était extrêmement dur et les gens se déplaçaient de plusieurs façons différentes sur ou dans des machines extraordinaires. Plus besoin de grotte, ils se construisaient eux-mêmes des abris confortables, géants et même chauffés. La nourriture ne devait plus se cueillir ou se chasser. Elle était toute prête à manger mais, pour en obtenir, il fallait échanger de petits objets, soit ronds et durs, soit rectangulaires et souples.

Très vite, je me suis intéressé à l’histoire de cette humanité qui avait évolué à mon insu. Je découvris des choses incroyables. Voulant toujours en savoir plus, je consultai des images sur des pages, sur des écrans et je rencontrai des personnes appelées « historiens ».

Désormais, il me faut aussi gagner ce qu’ils appellent « argent ». J’ai finalement décroché un emploi dans un musée où, affublé d’une peau de bête « Made in China », je conte mes aventures aux visiteurs curieux.

Cliquez pour afficher l


Petit film à découvrir :

https://www.youtube.com/watch?v=5aO6vqOqMN4

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Auteur Commentaire en débat
Bacchus
Posté le: 05-01-2014 16:24  Mis à jour: 05-01-2014 16:24
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: L'ancêtre
Encore quelques années et ce sera mon histoire, sans besoin de congélation !
J'ai déjà le langage à moi tout seul.
Bonne petite histoire dont le thème plait toujours: le voyage dans le temps. En fait, je me demande si ton héros a fait une bonne affaire en découvrant notre civilisation.Et puis il a perdu sa nana! Là, tu as été cruelle puisque tu étais maîtresse de son destin. Qu'est-ce que çà t'aurais coûté d'en congeler une de plus ?

Bises de Bacchus
couscous
Posté le: 05-01-2014 19:15  Mis à jour: 05-01-2014 19:15
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: L'ancêtre
oui, j'ai remarqué ton langage venu d'ailleurs !

Le congélo était trop étroit. Mgla a fait glagla et pouf, plus personne. J'aime être cruelle avec mes personnages féminins, tu l'as remarqué ?

Merci Bacchus

Couscous
arielleffe
Posté le: 07-01-2014 12:00  Mis à jour: 07-01-2014 12:00
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: L'ancêtre
Nous l'avons tous remarqué !!! Heureusement que tu es moins cruelle dans la vraie vie !

Très sympa cette histoire d'Hibernatus.
couscous
Posté le: 07-01-2014 12:33  Mis à jour: 07-01-2014 12:33
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: L'ancêtre
Comment peux-tu être sûre que je ne le suis pas dans la vraiei vie ??? Gnack gnack ...

Merci

Couscous
Bacchus
Posté le: 07-01-2014 18:48  Mis à jour: 07-01-2014 18:48
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: L'ancêtre
Tu nous obliges à réfléchir, là.
Voyons...Les grottes de Han sur Lesse... Le climat de la Belgique...
Mais c'est...Bien sur ! Hibernatusine !
ça va ? tu t'adaptes ?
couscous
Posté le: 09-01-2014 06:39  Mis à jour: 09-01-2014 06:39
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: L'ancêtre
Tu m'as démasquée !
Je ne m'adapte pas du tout, je suis une frileuse qui met deux pantalons et deux pulls quand il fait 5 degrés. Une solution pour me tenir chaud ?

Brrrr ...
Bacchus
Posté le: 09-01-2014 11:49  Mis à jour: 09-01-2014 11:49
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: L'ancêtre
Oui. Tu fais comme j'ai fait quand j'en ai eu assez du cercle polaire :
- Deux valises .
- Un ticket de train, jusqu'à la grande bleue.
Et tu peux faire tout cela en chantant ' La Brabançonne ' !
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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