| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Accueil >> xnews >> Sous le sapin exactement - Nouvelles - Textes
Nouvelles : Sous le sapin exactement
Publié par arielleffe le 18-12-2013 08:00:00 ( 1383 lectures ) Articles du même auteur



C’est Noël. J’adore cette fête, les décorations, les cadeaux, les plats spéciaux… J’ai envie de plein de choses cette année. Bien sûr j’ai habilement distillé quelques idées à ma petite famille : du parfum, un collier, une écharpe, des livres, des CD, toutes ces choses qui ne se trouvent pas sur la liste de courses.
Le 24 arrive, j’ai choisi les cadeaux que j’offre avec soin, j’espère faire plaisir à tout le monde. J’ouvre mon paquet, qui est ridiculement petit. Une bague ? C’est certainement une bague ! Mon chéri veut sceller notre union par un bijou précieux, comme il est gentil, je l’adore !
C’est un porte-clefs. Un porte-clefs ridicule, même pas joli, même pas sophistiqué, une merde.
La déception se lit sur mon visage. Dire que j’ai passé des heures à trouver ce qui plairait à chacun. Toute ma prime de Noël y est passée. Toutes ces heures sup’ que je me suis tuée à faire pour acheter des présents à tous ces ingrats, ces radins. Je sens la colère monter.
-Oh mais tu as encore un paquet, derrière le pied du sapin !
Ma famille est hilare. Je vais finir par les détester tous. L’autre paquet est encore plus petit. Qu’est-ce qu’ils ont mis dedans, une barrette trouvée dans une pochette surprise ? Ils ont l’air très satisfaits, regardons et ouvrons le cadeau.
-Une clef !
Ce n’est pas une clef de Ferrari si c’est à ça que vous pensez. Peut-être une clef de placard. M’auraient-ils offerts une armoire à pharmacie ? Ils n’arrêtent pas de se moquer de toutes les vitamines que je prends pour être en forme. C’est une plaisanterie certainement. Je déteste les plaisanteries à Noël, c’est une fête sérieuse, une fête de famille, on ne fait pas de farce, on fait plaisir !
-Tu ne nous demandes pas ce que ça ouvre ?
Me demande mon nigaud de mari. Il va falloir que je le change celui-là, il commence à me saouler grave.
-Qu’est-ce que ça ouvre ?
Demandai-je d’un air candide.
En fait je ne veux pas le savoir, je ne supporterai pas une troisième déconvenue. Moi qui me voyais m’aspergeant de Channel numéro 5, ou faisant briller ma bague sous les lumières du sapin. J’ai dans la main une clef minuscule et un porte-clefs moche.
-Ton cadeau est dans la cave !
Chantonne mon fils. Dans la cave ! Tu m’étonnes ! Prochaine étape la poubelle !
Nous descendons l’escalier. Derrière la porte se trouve un énorme vélo noir. Je déteste faire du vélo, quoique depuis que j’ai acheté mon nouveau deux roues je commence à y trouver du plaisir.
-Tu as vu comme il est beau, tu es contente ?
Je n’ai plus envie de jouer, mais comme je suis bien élevée je fais semblant :
-Il est très grand. Merci.
-Tu ne remarques rien ? Demande ma fille.
-Pourquoi est-ce qu’on t’a offert une clef et un porte-clefs ?
Ça y est nous voilà à « Questions pour un Champion » ! Je les avais oubliés ceux-là. Oui, pourquoi m’ont-ils réservé des cadeaux aussi loin de moi ?
-Regarde, c’est un vélo électrique mon Amour, comme ça tu pourras me suivre dans les côtes !
Je comprends tout ! Depuis des mois, Pierre se plaint que je suis nulle en vélo, que je n’arrive pas à le suivre. Il me montre des grand-mères sur des bicyclettes électriques. Elles montent les pentes les plus raides comme si c’était des faux plats. Me voilà donc devenue une vieille dame à ses yeux. J’ai envie de pleurer, pourtant je m’approche du vélo, et j’essaie de le faire avancer, il pèse une tonne ! Je ne pourrai même pas le sortir de la cave toute seule.
- J’ai vendu ton autre bicyclette pour acheter celui-là, il est beaucoup plus cher.
Je suis coincée ! Moi qui adorais mon beau vélo bleu ciel, cet imbécile l’a vendu pour m’acheter ce poids mort, et sans mon autorisation en plus ! Encore un pas de plus vers la perte d’autonomie, je ne peux plus faire un pas sans lui. Je suis condamnée à me lever à l’aube par tous les temps pour aller faire du vélo électrique sur des côtes à 80 %.
Je suis désespérée, je n’ai plus envie de jouer la comédie, j’en ai marre qu’on ne tienne pas compte de mes goûts et de mes envies. J’en ai marre qu’on me traite comme une empotée qui ne peut rien faire toute seule. Mon horizon se rétrécit. Je remonte dans la maison, je vais dans ma chambre, je fais ma valise, et je pars une semaine aux Caraïbes, Yes !!!
FB arielleffe

Article précédent Article suivant Imprimer Transmettre cet article à un(e) ami(e) Générer un PDF à partir de cet article
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Isabelle
Posté le: 18-12-2013 11:23  Mis à jour: 18-12-2013 11:23
Régulier
Inscrit le: 22-11-2013
De:
Contributions: 62
 Re: Sous le sapin exactement
J'aime beaucoup ton texte et tu as tout à fait raison de partir seule aux Caraïbes :)
couscous
Posté le: 18-12-2013 12:32  Mis à jour: 18-12-2013 12:32
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Sous le sapin exactement
Oh la la ! On fait des caprices de petite fille ...

Bon, j'avoue que je criserais aussi si on m'offrait ce genre de cadeau. Je pars avec toi aux Caraïbes, tu as une petite place dans ta valise ?

Merci

Couscous
arielleffe
Posté le: 21-12-2013 11:46  Mis à jour: 21-12-2013 11:46
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: Sous le sapin exactement
En fait, je pars à la Réunion à Pâques, Yes !!!!
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
97 Personne(s) en ligne (17 Personne(s) connectée(s) sur Textes)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 97

Plus ...