Je ronge mes ongles, pendant que la vie me ronge Je marche dans l’ombre et je croise mon ombre La lune me hante et la nuit chante La rue elle flambe pendant que la chair flambe
Je pars en lambeau, dandinant en buvant de l’eau Mes os me font mal, J’ai peur de me noyer dans le mal Pitié j’ai rien accompli dans ce monde, c’est ce monde qui m’a accompli C’est ce monde qui m’a affaibli et moi je n’avais rien compris Mais aujourd’hui c’est fini, je suis face à mon squelette Celui-ci que je regarde dans mon miroir, qui lui-même a peur de voir ce que je reflète.
Dans le noir, je peine à y voir Je suis assis sur un grimoire Le ciel est noir, l’église est pas loin de là D’ailleurs cette dernière me tend la main, mais je la transperce Pendant ce temps, les anges déchus viennent dans ma pièce. je ne cesse d’ouvrir mes veines, et me réduire en pièce
Tous ces ombres noires qui passent Tous ces visages de squelettes malades Toutes ces âmes, qu’ils sachent, qu’ils sont comme de la glace sur le feu Ils seront réduits à des salades Ils mourront tôt ou tard dans cette impasse
Fatigué de ce monde, je ferme les yeux espérant m’envoler loin des autres Je m’endors dans un lit, je me réveille dans un autre Un autre qui est plus glacé, un autre qui est plus dur Un autre avec mon nom dessus, un autre situé dans un lieu plus sûr Mais il n’y a pas que moi qui dort, ils sont plein autour de moi Ces milliers de squelettes morts qui ne cessent pourtant de me parler Ils crient vengeance et pleurs, car trahis par leur société Je les écoute, je les pleure car eux et moi nous avons un point commun, le passé.
stephane
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