Mais n'oublions pas les malheureux
Un homme est allongé sur le bord de la Seine, La Mort, à son côté, est aujourd'hui la sienne. Survêtu de haillons, il n'a pas survécu, Dès après l'avant-jour, le givre l'a vaincu. Allongé tristement, sur le froid à pierre fendre, Une dernière fois, il n'a pu se défendre. Tout son corps est gelé dessous son pardessus, Mais il ne souffre pas car il ne souffle plus. Ses yeux encore ouverts, regardent sous leur voile, Le ciel qui le recouvre et se penche à l'Orient, Comme pour lui montrer la venue d'un Enfant. Hélas ! Il n'a que trop connu la Belle Étoile, Tous les Anges de Dieu, tout là -haut dans les cieux, À présent il n'a plus aucun besoin d'iceux.
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