Là épouvantail il veille Compagnon du silence Le temps l’articule En ces heures qui courent Il cisèle de soyeux joyaux Dans son jardin oublié Par le sage vent des étés
Les bergeronnettes grises Ont perdu chemin du ciel Elles ne veulent offenser La terre qui a germé Toutes ces beautés Qu’une main passionnée A sculpté avec affection
Les belles fleurs sorties De leur bourgeon nouveau Un matin de rosée S’épanouissent légères Leurs corolles endimanchées Portent robes de satin Que le temps a coloré Teintes luxurieuses offertes En ses caresses voluptueuses Léguées, greffons de l’amour partagé
Le silence de son jardin secret Entoure d’attention les belles Son sourire les laisse fleurir Et leur nacre purifie la main Du maître de ce doux repaire Dont l’habilité garde austère En son âme le grand mystère De ces éclosions féériques
Leur prison est un palais Où Les murs en leur salon sont tapisseries gracieuses Quand la verdure se teinte D’ombres qui veulent s’agripper A la voûte pure qui lui tend son éclat Et les beaux végétaux rampent Leur sève les nourrit chaque jour Au plus haut de ces remparts Que dessine le ciel paysager Pour les protéger seigneurs des lieux
Ils serpentent muraille Voudraient enracinés à la pierre Se suspendre à l’azur pur Mais le maitre qui a soigné Leur pelisse comme son trésor De ses yeux nourriciers Leurs prouve son amour le plus fou Pour qu’ils n’eussent à flétrir Aux prochains jours d’automne Quand la solitude l’envahira Pour le laisser seul à rêver D’un nouveau printemps Au temps où refleuriront perles D‘une mosaïque nuancées En son jardin secret ☼ƑƇ
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