Les premiers mots sortis à la mort de "Mémelle ", j'ai écrit, écrit, pendant un mois sans pouvoir m'arrêter, c'était une véritable logorrhée irrésistible et informe plus près du langage parlé que du langage écrit., je n'ai jamais eu le courage de revenir dessus
ARMELLE, comme belle, comme ciel, comme caramel, comme éternelle. Tu es partout Mélouille. Mon amour de singette. Tu es allongée de tout ton long sur la machine à laver qui chauffe, je tourne le dos, et crac, tu arraches le bouton, puis tu tires sur celui du chauffe-eau. Je vais crier.! Maintenant tu files sur le buffet pour ouvrir le tiroir, tu vas prendre la poignée de la porte fenêtre, l'ouvrir, et aller sur la terrasse. Mes plantes seront arrachées pour la niéme. Je vais les replanter en braillant, mais toutes ne repousseront pas, car lorsque tu t'attaques à une plante, elle est condamnée. Tu ne descends plus chez les voisins. Quel soulagement ! c'est bien, mon amour. Viens dans mes bras ma jolie biquette, je t'aime, tu es douce, tu sens bon. Mon petit ange. Ma singette d'amour. Je vais faire notre lit, ton oreiller est parfumé de ton pipi . Tu as même fait caca, et secoué ta queue. Tu as moucheté le mur, berk, berk ! Cochonne! , Je nettoie et nettoie encore, pas fainéante, tu prends une autre éponge et frottes aussi, puis en bonne ménagère soigneuse, tu t'empares de ta taie d'oreiller et tu me la tends avec la serviette éponge bien épaisse qui protège ton coin de lit : « tut tut tut », ta petite voix me dit « tiens, maman, mets ça dans la machine à laver » Et oui, chaque jour, que nous vivons, la journée commence par la petite lessive de Mémelle. Tu es la championne des bricoleuses. Tu sais ouvrir le placard, et alors la boite à outil devient ta boite à jouets. Les tournevis, c'est pour les trous, de serrure, les prises, les éviers, les bondes, tout quoi, du moment que cela rentre. Et le marteau ! super ce truc ! : tu tapes, tu tapes et j'arrive en courant : attention, Mémelle, attention!. Maintenant te voici dans le réfrigérateur, les deux pieds dans le bac à bouteille. Il est tombé si souvent qu'il ne tient plus. Derrière la porte ouverte, je te vois dressée à l'intérieur, sur la pointe des pieds, le nez dans les provisions, tu cherches quelque chose à grignoter, tu hésites, puis ton choix fait, tu prends le beurre, un oeuf, ou le concombre ... enfin tout ce que tu trouves. Puis tu redescends, hop, étage en dessous, là , c'est le congélateur. Les lardons sont dans le tiroir du centre, avec les saucisses. Tu tires, mais,la glace ça coince, il faut t'arc-bouter et tirer fort, très fort. Soucieuse de ta santé, prudemment, je cache la crème fraîche, les lardons, les viandes grasses car ça, c'est pas bon pour les petits singes capucins gourmands et chapardeurs et puis Mémelle tu sais que ce gras « ça fout la chiasse », et après, il faut mettre de l'immodium dans le biberon. Qu'est que vous lui donnez à manger ? demandent les gens. Mais rien ! je ne donne rien, mademoiselle se sert toute seule, je veille seulement à ce que ton régime soit équilibré, ma Mémelle. Je guide tes choix, légumes et fruits avec un peu de viande blanche si possible et tes oeufs si aimés. Voilà , j'ai refermé le congélateur, tu te lèves sur tes pieds, et avec les dents tu accroches par dessous, la porte du réfrigérateur, qui se trouve à hauteur de ta tête, un coup sec, et tu l'ouvres. Mais qu'est-ce que tu veux encore Mémelle? Tu balaies les étagères d'un regard, et après réflexion, ton petit doigt désigne le melon. Bon, O.K mademoiselle, Va pour le melon. Je coupe une tranche, tu la prends et te voici partie sur la terrasse avec . Là , assise, au soleil, le derrière, écrasant un géranium , ou un pétunia dix fois replanté, tu manges, et tu appelles les passants, qui se promènent le long du Lez, huit étages plus bas, là juste sous les fenêtres. Bon sang !! mais ou sont passés le buis et le cyclamen? Bon d'accord j'ai compris, arrachés et jetés en bas. Je me penche et je les vois, écrasés sur le trottoir, la terre explosée partout autour..;! Bourrique!, emmerdeuse!, viens là ! Mémelle viens ici... tout de suite .... Tu parles !, dés mon premier regard tu as pris rapidement la tangente. Vite, vite, elle est fâchée la maniaque! Ça va chauffer, alors tu te sauves. Et bien sûr impossible de t'attraper. On joue bien toutes les deux, et cela fait si longtemps que cela dure.Tu aimes tant les petits asticots, les petits insectes, et ils se trouvent où mon bébé ? Ils se trouvent, bien sûr dans la motte, ils sont là , cachés dans les racines. Ce n'est pas ta faute. Et il faut bien les arracher pour se nourrir. Maintenant ton petit ventre rond rempli, tu vas sur ton fauteuil encombré de tes jouets. Il y a là , la game gear et tous les trésors que tu as sorti de ton tiroir à fourbi. Il y a les montres cassées, les téléphones cassés, les chargeurs vidés, les prises démontées, les vieux flacons sans bouchons, deux quilles en plastiques trouées par tes dents, un trousseau de clefs tout rouillé, un petit arrosoir d'enfant rouge que nous emmenons avec nous à la plage, une petite poupée plus qu'ébouriffée, des restes de calculatrice, et, et encore beaucoup de trésors... toute ta collection de merveilles. Toutes les histoires qu'Eléonore a pu faire. Mon Dieu!, parce que quoi? Parce que tu avais « niqué » la souris de son ordinateur ! Et alors ? Bien sûr, tu avais arraché quelques touches ! Et alors, la belle affaire ! Que d'histoires ! Ma Mémelle tu es une web master contrariée. Tu me laisses une maison réparée par tes soins : réparé l'interphone, certaines mauvaises langues te diront qu'il est maintenant HS , mais c'est juste que tu n'as pas eu le temps de le finir. Et, réparées une dizaine de télés commandes, perdues les poignées de porte, et poignées de fenêtres. Tu fouilles dans ton amas avec énergie, en gestes vifs, rapides, et bruyants, tu cherches, investigatrice et curieuse, ma bricoleuse d'amour. Je braillais pour rien. On n'arrête pas comme ça une vocation. Tu me laisses tous tes dessins sur mes papiers. Certains même avec des traces de caca; D'autres ont servi d'assiette pour casser tes oeufs. Mon bureau est couvert de tes traces, les stylos sont tous cassés. C'est simple, vite tu tires, et, hop, tout est là , épars : un petit ressort, des petits bouts de plastique le tuyau plein d'encre, le capuchon, et un partie du corps du stylo etc.... Maman, c'est un test pour ton Q.I., allez, vas-y maintenant remonte le ! Ah, oui!, il en manque un morceau, il en manque un bout! Mémelle qu'est-ce que tu mâchonnes ? Un bout de plastique? Et puis zut, j'en ai marre, tu me casses les pieds Mémelle...tu bousilles tout... t'as vu mon bureau?....on dirait une poubelle à cause de toi...et mes papiers, t'as vu mes papiers?....ils sont tous barbouillés, scribouillés, j'ai honte.!...dégueulasse !, voilà , t'es une dégueulasse.. « tut tut tut », oui ça va, maman, arrête de râler, ça sert à rien. Assise sur le lit tu regardes la télé, ta petite voix chante tes trilles comme celles d'un oiseau. Si je suis trop en colère, tu connais la parade, c'est simple, tu me tournes le dos, et tu vas engueuler les chiens, tu les attrapes soudainement et tu leur tires les poils. C'est fou comme ils ont l'art de m' énerver avec toutes leurs bêtises. Heureusement que tu es là pour mettre bon ordre dans cette pétaudière. Tu es malhonnête mon bébé. Pétaudière, ça me fait penser à ton coin, prés de la fenêtre, ton fauteuil, qui fût le mien, et, à coté ton coffre à trésor : manette , nounours , téléphones cassés, socle de téléphone, un demi cheval en plastique de couleur verte et creux, qui te sert, bien souvent d'assiette. La caverne d'Ali Baba est vide comparée à ton amas. Et puis, derrière les plantes vertes, collée à la vitre de la porte fenêtre, qui surplombe le Lez plein Est, tu séjournes et officies sur la partie basse d'une table de chevet en plastique. Le dessus est occupé, par une plante, encore une!. Là , invisible, mais voyant tout, tu manges en regardant dehors. Tu casses tes oeufs, tu « bouffes » tes pommes, tes carottes, tes courgettes, ton concombre, ton melon....Quand tu as fini, il faut faire venir une entreprise de nettoyage. Il y a même du jaune d'oeuf écrasé sur la vitre, et tu lèches, grand coup de langue gourmand. A chacun sa manière de manger et de faire sa cuisine. Mémelle fait comme çà , et donc c'est bien. De l'autre coté de la vitre, il y a les traces de tes petites mains. Assise dans ma jardinière qui est accrochée à l'extérieur de la porte fenêtre, juste au dessus du vide,tu chasses le petit vers de terre, tu grattes, tu bêches, tu arraches mes pauvres fleurs. Méméeellle!!, j'arrive en hurlant. Tu suspends ton geste, tu t'interroges, as-tu entendu la voix de maman ? Tu dois vérifier, attends, tu dois regarder si la maniaque arrive. Mais, de l'extérieur, en pleine lumière tu ne vois pas l'intérieur, alors, tu poses tes deux petites mains bien à plat, sur la vitre, tes dix petits doigts bien étalés et au centre tu appuies ton visage, le nez bien écrasé sur la vitre, tu scrutes et plisses tes yeux pour bien voir. Wouah ! maman ! aux abris ..; sauves qui peut, il faut échapper à l'obsédée du chiffon. Aussi quand j'arrive, tu es partie, mais sur la fenêtre récemment lavée ont voit très distinctement les empreintes de tes mains, et au milieu la trace de tes larges naseaux. Cochonne!, sale !! dégoûtante !!
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