Chaque fois qu’entre les mains, un stylo s’ballade, J’ai c’te drôle de sensation que mes vers s’évadent. A la mer, à la montagne, sous l’soleil ou par moins vingt, Au fond d’une cabane, mes écrits m’semblent un peu moins vains.
Et j’vous dis pas l’soir lorsque la feuille est emplie d’mots, Combien s’évaporent dans l’noir et mes soucis et mes maux. Oh bien sûr c’est trop facile pourront bien dire certains, D’écrire, toujours écrire, poser des mots, soir et matin.
La nuit est constructive lorsque mes vers, sur les étoiles, Semblent jouer et s’amuser comme l’araignée tisse sa toile. Quelques fois dans l’humour noir en fin d’soirée mes vers dérapent, Bien souvent le romantique d’un souffle d’amour les rattrape.
Si, un soir, au coin du feu, le spleen envahit mes idées, A coup de rimes et de quatrains, je lui demande de s’en aller. Qu’il aille déposer son ennui sur le plus haut nuage du ciel, Qu’il aille assaillir d’autres vers, ce soir, il n’est pas essentiel.
Chaque fois qu’entre les mains un stylo s’ballade, Et qu’l’encre vient à manquer, mon âme en tombe malade, Même sans encre je vous avoue qu’la poésie res’tra en moi, Car dans mes pensées, tous les soirs, les rimes et les sons font leur loi.
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