SIRIUS ( EPISODE 2 )
Alphonse,
Le vieux bonhomme marche penché, une main sur sa canne et l'autre dans le dos. Il avance voûté, doucement, à petits pas.Un soleil criard et pesant alourdit l'atmosphère du petit village de Ste LUCE adossé aux contreforts des monts du Vivarais. La chaleur est épuisante. Alphonse vient de recevoir le coup de téléphone de sa sœur lui annonçant la triste nouvelle. Cela l'a chagriné. " André mort ! Et bien Léontine n'avait pas besoin de çà ...". Oh il n'était pas chagriné pour André, il l'était pour sa sœur. Alphonse le grand frère a quatre vingt un ans, seize ans de plus que sa cadette. Il est dans l'hiver de sa vie comme il dit. Alphonse est un poète. Il n'a jamais beaucoup aimé son fainéant de beau- frère,trop content de trouver Léontine et la ferme qu'elle a voulu garder à la mort de leurs parents. En classe Alphonse excellait, et très vite la petite école communale de Haute-Loire devint trop petite pour lui, alors qu'elle fût rapidement trop grande pour Léontine :non pas qu'elle manquât d'aptitudes à apprendre, non, mais tout simplement parce que sa soeur préféra très tôt les travaux des champs au travail scolaire,et, au fond de lui même,il l'admirait pour çà , mais ne trouva jamais le courage de lui dire. Alphonse intégrera l'école normale et fit une carrière honnête d'instituteur. Il s'éloigna longtemps au gré de ses affectations, se maria et fût rapidement veuf, sans enfant,puis se retira en Ardèche sans jamais revoir son village natal du Velay. Il sua à grosses gouttes en remontant vers le haut du village sa baguette sous le bras, et réfléchit à la conduite à tenir.Il hésita le reste de la journée, mais le fait de revoir Léontine l'encouragea, finalement, à cesser momentanément les contacts épistolaires et à faire le voyage. Il avait un peu peur de la fatigue que tout cela engendrerait mais sa décision était prise.
A suivre .....
Cuga
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