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« Vais cuisiner ! - Je peux vous aider ? - Ouais. Vais chercher la viande à la cave. »
Robert ouvre une porte à la clenche rouillée. Une forte odeur d’humidité saute aux narines de Lucie. Après quelques minutes dans le sous-sol, son hôte remonte avec un morceau de viande qui semble être un gigot.
« Vous êtes assez isolé ici. Comment faites-vous pour vous ravitailler ? - Me quoi ? - Euh … faire des stocks de nourriture. - Ah ! J’ai des congélateurs avec de la viande et des légumes de mon potager. - Pratique. Bon, on s’y met ? »
Pendant près d’une heure, ils préparent le repas. Robert semble prendre un réel plaisir à découper la viande et la préparer. Il jette les déchets à Clérembert qui s’en lèche les babines. Lucie se consacre plutôt à l’accompagnement.
Attablés, ils se régalent et la casserole finit totalement vide.
L’après-midi, la tempête de neige se renforce. Le vent siffle à travers les vitres mal calfeutrées. Robert approvisionne le feu qui ne parvient qu’à chauffer la salle de séjour et le salon.
Afin de tuer le temps, ils décident de faire une partie de cartes. Lucie, d’un naturel curieux, pose des questions à Robert :
« Vous avez été en couple ? - Oui … enfin non. Partie après quelques mois. - Comment s’appelait-t-elle ? - Charlotte. - Vous n’avez connu personne d’autre ? - Des femmes de passage .... - Vous avez une triste vie. - Mais j’ai Clérembert ! Et vous ? - Je suis seule aussi mais je ne désespère pas. »
Les heures s’égrènent lentement jusqu’au coucher du soleil. Robert retourne dans la cave afin de ramener de quoi préparer le souper.
« Un repas complet par jour suffit, vous savez ! - Non ! J’ai faim et vous devez manger aussi. Laissez faire. »
Le plat posé sur la table, ils entament tous deux leurs assiettes mais Lucie avec plus de retenue, ce qui n’échappe pas à Robert.
« Si vous finissez pas, je serai fâché ! - Je n’ai pas l’habitude de manger autant. - Ça se voit ! Comment z'allez trouver un homme en restant comme ça ? »
Lucie ne répond pas et glisse discrètement les morceaux de viande au molosse baveux qui est posté sous la table.
La nuit tombée, Lucie remet ses boules Quiès de fortune avant de se coucher dans le canapé, le chien sur les jambes. Ce dernier, repu, ronfle encore plus bruyamment que la veille et perturbe le sommeil léger de Lucie. Elle ne parvient pas à fermer l’œil. A pas de loup, elle monte à l’étage jusque dans le bureau, avec l’intention d’emprunter un des livres de la bibliothèque. Heureusement qu’elle apprécie Stephen King !
Elle en profite pour s’approcher de la table et commencer à parcourir les articles de presse. Ils concernent tous des disparitions mystérieuses d’hommes et de femmes. Chaque coupure est marquée d’un numéro écrit au crayon gris. Le plus récent est le douze et est apposé sur le morceau de journal le plus récent. Lucie fouille un peu les tiroirs, à la recherche d’une éventuelle ébauche de manuscrit. Elle finit par dénicher un vieux cahier vert à spirales. Seule la première page est griffonnée de quelques mots :
« Il été une foi un nome ki émè la viende. »
Stephen King n’a qu’à bien se tenir, Robert est un concurrent de taille ! Intérieurement, elle rit en remettant le précieux cahier en place avant d’opter pour « Shining ».
Elle lit les trois premiers chapitres avant que le sommeil ne vienne la cueillir.
à suivre ...
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