Combien pour vous Madame de pleurs ai-je versé Les larmes de mon corps n’en peuvent de couler Mes bras n’étaient tendus que pour vous accueillir Ceux qui vous ont reçu, je devrais les haîr
Ma souffrance secrète, Madame je vous là dois Insérée en mon âme, ou nul ne la perçoit Lancinante brûlure, furieuse déchirure Elle saigne mon cœur, et le jette en pâture
Cupidon m’est témoin, des conquêtes j’en eu Dames de grande classes, et petites vertus Mais vous dont la beauté a retourné mes sens Vous m’avez ignoré jusqu’à l’outrecuidance Pour vous j’aurai renié ma famille et mon père Jeté mes convictions aux flammes de l’enfer, Aux couleurs de vos yeux, repeint le firmament Bleu ciel au petit jour, bleu roi le soir couchant
A genoux, chaque jour tous les Dieux de la terre Je les aurai quêté, assommé de prières Imploré, que jamais l’éclat de vos attraits Ne subisse du temps, les affres sur vos traits
Pour noyer mon tourment j’ai côtoyé le vice, La fange licencieuse, ma fidèle complice Me servait de refuge, sans que naisse l’oubli Du désir indicible de plaisirs interdits
Je vous maudis Madame et vous souhaite l’aven Mais dans l’instant qui suit, je récuse ma haine Il me faut accepter que jamais votre couche Ne verra nos deux corps en communion farouche Le jour ou la camarde, à l’ultime au revoir Me priera de venir, à ses cotés, s’assoir J’aimerai sur ma stèle avoir cette supplique « On peut aussi mourir d’un amour chimérique »
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