"Que faites vous à dame nature des torts ? Qu'il est sot que vous vous flagellassiez"
Que d'ire ! mais que dire après cette engueulade. M'enfin ! si ça nous plait, à nous, d'être mauvais ! Dans notre propre mare, d'y jeter des pavés Et de classer nos vers en 'grosses rigolades ' ?
Si ça nous plait, à nous, les coussins poèteurs, La poudre à exténuer les censeurs de la rime Et de défourailler quand un râleur s'escrime A blâmer nos navets et leurs drôles d'auteurs ?
Fallait-il qu'en équipe nous nous unissions Pour déclarer, céans,ouvrir un nouveau style Ne servant que l'humour, le rire et le futile, En mettant dans nos vers tout autant de passion ?
Faut-il bien expliquer qu'arrivés à un âge, Après avoir tiré parfois un lourd fardeau, Nous ne supportons plus de mêler vin et eau ? Nous respectons trop l'eau pour lui faire cet outrage.
Le tremolo pleureur, le verbe au bras vengeur, La plume sanguinaire et le mot lapidaire, La perfide expression, le propos suicidaire, Ont trouvé, je le crois, bien assez d'amateurs.
Alors veuillez souffrir nos quelques ' poil aux pattes ', Nos quelques à -peu-près, nos blagues de kermesse, Nos pieds de nez farceurs, nos bains au vin de messe, Avant que tout s'efface , et puis se carapate.
S'il ne reste de nous que quelques mots d'humour, Quelqu'un dira, peut-être, un jour, " ils ont bien ri ". Si un seul d'entre vous, nous lisant, a souri, Cet humour est alors devenu mots d'amour.
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