La vision d'Alyssa se brouilla. Les paroles de sa professeure d'Italien devenaient du charabia. C'était le dernier cours de la journée, il était presque dix-huit heures. Alyssa avait du mal à garder les yeux ouverts. Contrairement à l'anglais, elle maitrisait parfaitement l'italien. Elle avait toujours eu des petites difficultés, mais depuis l'apparition de ses prédispositions, elle parlait et écrivait parfaitement la langue. Grâce à cela, elle écoutait le cours que d'une oreille. Elle fut sortie de ses rêves par la sonnerie. La jeune fille rangea ses affaires, enfila son manteau et ses gants puis partit. D'un pas las, elle descendit les escaliers, traversa le couloir puis sortit à l'air frais. Un vent fort souffla. La pluie s'abattit sur son frêle corps. Ne pouvant pas ouvrir son parapluie, Alyssa décida de courir jusqu'à l'arrêt de bus et attendit patiemment sa navette.
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Michael examina la cible. Les six balles qu'il avait tirées, avaient laissé un trou au centre. Satisfait, il retira ses lunettes de sécurité, rangea son arme, puis sortit de la salle de tir en direction des vestiaires. Il ouvrit son casier, s'habilla chaudement, vérifia les appels de son portable puis se décida à affronter le froid hivernal. Sur le parking, il marcha lentement entre les voitures pour éviter de glisser sur le verglas. À distance, il ouvrit son véhicule à l'aide de ses clés. Il pénétra dans l'étroit habitacle tout tremblant. « - Demain, je rajoute un pull » se dit-il à lui-même. Au moment où, il alluma ses feux, la pluie commençait sa descente sur Saint Fontaine. Il augmenta le chauffage puis démarra. Il fit seulement quelques mètres quand le signal d'essence s'alluma. « - Il manque plus que ça. Moi qui voulais rentrer et me réchauffer au plus vite, ce n'est pas pour maintenant. » Il changea son clignotant et partit sur la droite à l'opposé de chez lui, à son plus grand désarroi.
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Alyssa pénétra dans le bus et s'avança vers le milieu du véhicule. Avant de s'installer, elle retira ses gants et son manteau, car le chauffeur avait augmenté le chauffage, sûrement à la demande des passagers. La jeune brune, posa la tête contre la vitre froide et ferma les yeux quelques secondes. Le car s'arrêta de nouveau, afin de laisser monter une mère avec sa fille. Elles s'installèrent en face d'Alyssa. Cette dernière fit un sourire à la petite puis tourna la tête vers la vitre afin de voir défiler le paysage illuminé par les décorations de Noël. Le véhicule stoppa de nouveau, cette fois pour laisser descendre un passager. Alyssa le suivit du regard puis revint à ses occupations. Elle ouvrit son sac de cours et en sortit son agenda pour vérifier ce qu'elle avait à faire pour demain. Ses yeux balayèrent la date, le 02/12, puis ils descendirent sur une page blanche. Satisfaite, elle fit claquer le petit carnet et le replaça dans sa sacoche. Elle enfonça sa main un peu plus, à la recherche de son portable quand elle rentra en contact avec un objet en forme de papillon. Un flot d'images envahit la tête de la jeune fille. Dès que sa vision fut revenue à la normale, elle se leva et actionna le bouton pour descendre. Le bus s'immobilisa à l'arrêt le plus proche. Sans perdre de temps, Alyssa descendit les marches et se mit à avancer rapidement jusqu'à courir, en direction opposée de chez elle. Dans sa course effrénée, elle attrapa son portable et essaya tant bien que mal de composer un numéro. N'y arrivant pas, elle stoppa net et appuya avec force sur chaque touche, la pluie empêchait de voir correctement. La personne répondit au bout de la deuxième sonnerie. « Je sais quand va se découler ma vision, expliqua-t-elle en reprenant sa course. J'ai eu une nouvelle vision... J'ai vu la date, le deux décembre et on est le deux... Je fonce au Combat Sport... » Alyssa raccrocha sur ses dernières paroles ne laissant pas le temps à son interlocuteur de répondre. Elle balança son portable dans son sac et mit sa capuche tout en évitant les passants et les parapluies. Elle était à deux rues du Combat Sport. Elle accéléra le pas.
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Michael stoppa le véhicule devant une pompe. Il sortit de la voiture et exécuta les manipulations pour pouvoir se servir en essence par carte bancaire. Ensuite, il enfonça le tuyau dans son réservoir et attendit que celui-ci se remplisse. Le jeune agent en profita pour observer les alentours, qui étaient très calmes. Au moment où le mécanisme se bloqua, il sentit son portable vibrer. Rapidement, il déposa le tuyau et répondit. « Michael Sullivan, Bonsoir mademoiselle... Vous savez quoi ? ... Quand ? ... Attendez-vous... » Il regarda son mobile. Son interlocutrice avait raccroché. Sans perdre une seconde, il referma le réservoir, courut, s'installa face au volant et démarra en trombe. Il maîtrisait son véhicule à la perfection malgré la chaussée mouillée. Subitement, il ne s’occupait plus du respect du code de la route. Il doublait par la droite, puis la gauche, brûlait les feux rouges, coupait la priorité...
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Alyssa arriva enfin sur le lieu de travail de son petit-ami. Elle remarqua que Cindy, la secrétaire n'était pas à son poste. Elle prit le couloir de droite. On pouvait la suivre à la trace grâce aux gouttes d'eau qui s'échappaient de ses vêtements. Sur le court parcours, Alyssa retira sa capuche puis ouvrit sa veste qui était trempée. Elle passa devant la première porte. Elle s'écarta sur le côté pensant que quelqu'un allait sortir, mais ce n'était pas le cas. Devant la deuxième porte, elle tourna la poignée et pénétra dans la salle. Elle s'immobilisa immédiatement. Un homme menaçait David avec un kandjar. Il était habillé de noir, comme dans ses cauchemars. Le jeune homme fut aussitôt assommé et l'individu s'avança vers Alyssa, avec un rictus de satisfaction sur le visage.
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Arrivée sur le parking du Combat Sport, Michael appuya sur le frein, la voiture fit un dérapage, qu'il contrôla parfaitement. Il en sortit d’un bond avec son arme à la main et courut vers l'entrée. Il retira sa plaque et la déposa sous les yeux de la secrétaire tout en déboîtant frénétiquement vers le couloir. Il percuta un homme à la première porte puis s'immobilisa devant la seconde. Sans ménagement, il la défonça. Il prit un bon appui sur ses deux jambes et braqua son revolver sur un homme. Enfin, il cria : - Police ! Lâchez là  !
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Dés qu'Alyssa discerna l'agent, une lueur d'espoir naquit dans son regard. Elle remua énergiquement, mais l'homme resserra son bras autour de sa gorge l'empêchant de respirer normalement. Michael réitéra son ordre. - Mais avec plaisir agent Sullivan, répondit l'individu.
Soudain Alyssa sentit un métal froid pénétrer dans son ventre. Elle baissa la tête et aperçut une lame rouge. Quelques gouttes d'hémoglobines s'en échappèrent. Ses jambes commencèrent à ne plus la soutenir, sa vision se troubla, mais toujours aussi lucide, elle apposa ses mains sur sa plaie pour empêcher le sang de couler davantage. Malgré son courage, elle se laissa tomber au sol et se disposa en position fœtale.
Un bruit sourd retentit dans la salle. Une masse lourde s'effondra à terre faisant vibrer le sol. Alyssa ouvrit les yeux et découvrit le cadavre de son assaillant. Du sang s'écoulait lentement d'un trou situé sur son front.
Elle sentit des bras puissants la serrer et la bercer. Ses forces la quittèrent lentement, mais elle réussit à murmurer : - J'ai mal... - Je sais, ne t'inquiète pas. J'ai appelé John. Entendit-elle. Tendrement, une main lui caressa le visage. - J'aurais dû attendre... - Chut, lui dit-on en posant un doigt sur ses lèvres. Ne te fatigue pas. Elle vit des lumières bleues et blanches éclairer la pièce puis perdit connaissance.
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