Descendu des rivages stellaires, Ton vaisseau aux yeux d'or Parcourt à basse altitude les brumes immenses Pour y déceler pierres précieuses et lagunes instables Concentrées dans les gestes pluvieux des marées primaires.
Ici, Tu trouves des matériaux bruts: Cheval d'airain et sédiments savants Chuchotant dans l'orgue des songes bleus D'une étoile discrète.
Tes ailerons frôlent l'écume Qu'ils sèment de brandons Finement découpés sur l'arc des azurs promis.
Tes capteurs de pollen poussés aux avant-postes de l'orage Trouvent les moules adaptés à l'envol De précoces insectes Artisans des printemps futurs.
Tes projets rassemblent des pétales d'horizon Pour inventer sur ton passage un mythe d'allégresse.
Grains d'aube, Sarments d'été, Tes pas mal assurés poudroient l'encens du vent Sur des cordes marines Y composant une brise d'aigrette Pensive comme des ressacs d'étamine.
Ta destination est secrète encore, Nul prophète de limon Ne sait lire dans ta voilure Les nervures orientales de tes songes natifs.
Un étendard d'une géographie onirique, Recherche des caps Qui contourne l'eau rare attendue Aux deltas des fleuves fourbus.
L'onde rejoint le port de destriers somnambules Que le premier hiver dessine Au dessous d'un silence taquin, rude et souple.
En une seconde, tu allumes le soleil Et parsèmes le ciel d'engoulevents impatients Rayant l'aurore de sigles scolopendres.
L'atome est ta demeure Où tu ranges tes plans intuitifs Lancés à vive allure sur le parchemin D'un monde en couleur.
Tes lévriers aux yeux de saphir Accompagnent la première saison, Où tes enfants savent décliner la prose D'instables santals accueillant Les migrations venues des lacs d'un automne discret.
Tandis qu'à ton bord, Les gestes d'un peintre hésitant Nacrent le givre d'un langage scintillant. 29 Octobre 2013
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