C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai retrouvé, dans une malle, un gros cahier vert à spirales. Ce cahier, le dernier d'une petite série, contient tous les petits mots, petites histoires et poèmes que j'ai écrit, chaque matin, à l'attention de mes filles, dès qu'elles se levaient et que j'étais déjà parti travailler. Elles me laissaient une petite note d'appréciation ou de réclamation si un héros quelconque, sorti de mon imagination, n'avait pas le destin qu'elles souhaitaient. J'avais intitulé une série de petits poèmes : " Petites fables éducatives ". Voici le N° 4 :
Un pauvre peintre sans talent Un beau jour se retrouva père, Mais malheureusement l'enfant De sa naissance, avait souffert. Ses os ne tenaient pas entre eux, Il était mou comme un fromage. Ses parents étaient malheureux, Mais ils cherchèrent l'avantage. Le peintre devint moins amer Et le bébé, quand on le change, Fait le grand bonheur de sa mère, Car c'est l'enfant démis, qu'elle lange...
N° 3 :
Un seigneur avait des troupeaux Que deux bergers gardaient, moroses, N'ayant jamais l'âme en repos. Je m'en vais vous conter la chose : Le seigneur, on ne sait pourquoi, Respectait une étrange éthique Et il ne payait , chaque mois, Qu'un berger, et l'autre, bernique ! Voulant justice, un jour enfin, Les bergers prirent mercenaire Avec un nez, un nez sans fin ! Mais c'était un bon mousquetaire. Il alla trouver le seigneur Qui le reçut, tout vert de trac, Et s'écria, d'un ton vainqueur : " Hé, Sire ! à nos deux bergers, raque !"
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