Leurs lèvres étaient sucrées et leurs bouches gourmandes Deux enfants d’aujourd’hui, deux enfants qui oublient, Le temps d’un pur instant, les soucis de la vie Et s’offrent un baiser comme on donne une offrande
Belle jeunesse danse, l’amour vous fait un signe, Et vous somme, à grands coups de flamme et de passion, D’apparaitre en vainqueur au tendre Cupidon Sa flèche de cyprès, vous en êtes fort dignes
Collégiens innocents dans l’étreinte enfantine Image évanescente d’un dessin de Paynet Le temps, même le temps s’arrêta de tourner Au loin on entendait une tendre comptine
Mais la pudeur veillait sous l’excuse vertueuse Voulant laver les siens des péchés de la terre Elle tentait d’imposer une loi mortifère Via des obscurantistes appelés fou de Dieu
Sur le tableau vivant, de ce couple angélique Ils y voyaient : Satan obscène et licencieux, Psyché trop libertine, devant voiler ses yeux, Cupidon dépravé, un rien ithyphallique
Les geôles enfermeront les enfants de l’Amour Et le printemps arabe est devenu hiver. Où êtes-vous, Prophètes, Oracles et Dieux divers Aux prières de vos ouailles, vous semblez rester sourds
Pourquoi faut il, mes Dieux, punir ces collégiens Qui offrent au monde entier un baiser délicieux, Un baiser de jeunesse, un baiser merveilleux, Qui s'oppose à la haine, le mal contre le bien
|