« In the old days, ants and cicadas were friends. They were very different. The ants were hardworking, but the cicadas were lazy. » Déchiffra un camarade d'Alyssa. Cette dernière regarda sa montre. Dans quelques minutes, l'heure allait être terminée. Elle observa ses collègues, certains discutaient discrètement, d'autres notaient ce que disait le professeur et d'autres encore étaient avachis sur leurs tables, luttant contre le sommeil. Soudain, la sonnerie retentit, réveillant les dormeurs. Certains étaient déjà debout prêts à partir, mais la professeure en avait décidé autrement. - Pour demain, vous lirez le texte page 26 et vous répondrez aux questions de 1 à 5, à demain. Sur ses dernières paroles, Alyssa rangea ses affaires puis sortit de la salle aux couleurs orangées, suivie de près par Jessica. - Tu pourras me donner tes notes, demanda la blonde. - Comme d'habitude, répondit Alyssa avec un sourire.
Sans un mot, elles descendirent les deux étages puis elles sortirent dans la cour. Les rayons de soleil vinrent réchauffer les deux jeunes filles. Elles contournèrent le bâtiment pour se rendre au gymnase. Deux heures de sport les attendaient.
Elles rentrèrent rapidement dans les vestiaires et se changèrent en papotant de tout et de rien. Quand elles furent prêtes, elles rejoignirent les autres qui attendaient patiemment assis par terre. Le professeur fit l'appel puis donna les différentes consignes. Le discours terminé, les lycéens se levèrent et installèrent les filets pour le volley-ball. La mise en place faite, les adolescents firent des groupes de deux afin de s'exercer au geste de la passe. Dans les premières minutes, les ballons étaient beaucoup plus au sol qu'en l'air. Ensuite, ils enchaînèrent par le geste de la manchette. Les ballons volèrent de partout dans le gymnase et les poignets devinrent rouges. Et pour finir avant les matchs, ils s'entrainèrent aux services. La plupart des balles s'écrasèrent sur le filet. Lors des différents matchs, Alyssa et Jessica maîtrisèrent les gestes, sans aucun souci. Le problème était les directions, les ballons qu'elles frappaient, passaient rarement le filet ou partaient complètement à l'opposé. Alyssa le prenait avec calme. C'était leur première séance. Au contraire, Jessica s'énervait sur la balle et sur ses partenaires de jeu.
Les deux heures passèrent rapidement. Après démontage des filets, rangement des ballons, les filles purent enfin de rendre dans les vestiaires. Dès qu'elles y pénétrèrent, elles se laissèrent glisser sur un banc. - Rappelle-moi pourquoi on a choisi le volley, demanda Jessica en se massant les poignets. - Bonne question, répondit Alyssa. Je n'en ai aucune idée. De toute façon, c'est trop tard pour changer, expliqua-t-elle en retirant son haut. - Tu vas voir David ce soir, questionna Jessica en changeant de pantalon. - Je ne sais pas. Je ne veux pas le déranger et en plus, il travaille. - Je vois. Bon, tu es prête ? - Je mets mes gants et on peut y aller, déclara Alyssa en s'exécutant.
Les filles sortirent à l'air frais. La nuit commençait à tomber, révélant de magnifiques couleurs rosées et orangées. - Tu viens chez moi, questionna Alyssa. On pourra faire nos devoirs ensemble. - Ok, ça marche, lâcha Jessica en fermant les derniers boutons de sa veste. Les adolescentes descendirent jusqu'au portail blanc. Deux jeunes hommes vérifiaient que la sortie se passait paisiblement. Un des deux était dos aux jeunes femmes. Un léger frisson parcourut, Alyssa. Elle eut la sensation de le connaitre. Arrivée à la hauteur des surveillants, Alyssa accrocha le regard amande de l'un d'eux, la faisant s'immobiliser. - Agent Sullivan, balbutia-t-elle. L'homme l'agrippa gentiment par le bras et l'emmena dans un coin tranquille.
Jessica qui était déjà sur le parking, s'était retournée dès qu'elle n'avait plus senti la présence de son amie. De là où elle était, elle avait pu voir la scène entre Alyssa et le surveillant.
000
- Qu'est-ce que vous faite là ? Vous me surveillez ? Bon sang, je vous ai dit que je ne voulais pas devenir qui vous savez, s'énerva Alyssa. - On sait. On ne veut pas vous obliger. Mais on doit quand même assurer votre protection. - Me protéger de quoi ? Personne ne sait qui je suis. Michael ne répondit pas à cette remarque. Il se contenta de baisser les yeux. - À moins que vous me cachiez quelque chose, continua Alyssa en essayant d'accrocher le regard de l'agent. - Je ne peux rien vous dire, réussit-il à prononcer, tout en fuyant les prunelles de la jeune femme. - Oh et puis zut. Je ne veux rien savoir, envoya Alyssa en s'éloignant du jeune homme. Ce dernier ne tenta rien pour la retenir. Il la regarda s'éloigner dans la pénombre de la nuit.
000
Alyssa rejoignit Jessica qui s'était installée sur un trottoir. - On y va, demanda Alyssa avec une pointe de colère dans la voix. - Oui, affirma la blonde en se levant. Après quelques mètres dans le silence le plus total. Jessica le rompit en l'interrogeant : - Tu le connais d'où le pion ? - Je ne vois pas de quoi tu parles. Je ne connais pas cet homme, mentit Alyssa tout en regardant droit devant elle. - En tout cas, lui, il te connaît, continua Jessica. Alyssa arrêta sa marche et se plaça face à son amie. - Écoute, je te répète que je ne connais pas cet homme, alors arrête de m'emmerder avec ça, bombarda-t-elle. - Il vaut mieux, que je rentre chez moi, vu que tu es d'humeur morose. Mais sache que je ne laisserai pas tomber. Je saurai qui c'est, affirma Jessica en rebroussant chemin. Alyssa ne put riposter, son amie était montée dans le premier bus. Elle expira profondément puis partit se perdre dans les rues de Saint Fontaine, à la recherche de solitude.
000
Alyssa vagabonda au gré de ses envies dans la vieille ville, passant dans des avenues éclairées par les premières illuminations de noël. Les commerces commençaient à remballer et à fermer. Elle approcha d'un arrêt de bus et s'installa sur le banc à côté d'une femme d'une quarantaine d'années qui essayait de lire un journal. Le bus arriva rapidement. Alyssa laissa son ainée entrer puis la suivit,  paya son ticket et s'installa près d'une fenêtre. Elle observa les différentes lumières de la ville qui se transformaient en ombres plus ou moins ténébreuses. Lasse de ce spectacle, elle posa sa tête sur la vitre fraîche et ressassa sa dispute avec son amie d'enfance. Une idée lui vint soudain à l'esprit. Elle attrapa son portefeuille et en sortit une carte blanche. Elle la regarda un instant puis composa le numéro qu'on avait noté. On répondit à la troisième sonnerie.
- Agent Sullivan, je suis désolée, de vous déranger aussi tard, s'excusa Alyssa doucement pour ne pas déranger les autres passagers du bus. - Vous ne me dérangez pas. Que puis-je faire pour vous ? - J'ai un souci avec Jessica. Elle nous a vus tout à l'heure et elle me demande qui vous êtes. La connaissant, elle ne lâchera pas l'affaire. Je ne sais pas quoi faire, ou quoi dire, sans révéler qui je suis, expliqua la jeune fille. - En effet, c'est un sujet sensible, laissez-moi réfléchir... Vous pouvez lui dire que je suis un ami de vos parents. - C'est une idée, mais elle voudra en savoir plus, car je lui ai fait entendre que... Je ne sais pas comment expliquer. - Dîtes-lui que je suis un ami de vos parents et que je... Je sors tout juste d'un centre de désintoxication et que je ne voulais pas en parler... - Non, je ne peux pas dire cela, je ne veux pas vous faire passer pour …, bafouilla la jeune brune. - Cela ne me dérange pas du tout. Dîtes-lui cela. C'est le seul moyen. - Vous en êtes sûr ? - Certain. - Soit, mais je suis embêtée pour vous. - Tant pis. La prochaine fois, je serai un peu plus discret. - Je dois vous laisser, j'arrive chez moi. - Je sais. - Quoi ? - Bonne soirée mademoiselle. Alyssa regarda son téléphone. Michael avait raccroché.
La jeune brune se leva et se plaça devant la porte. Cette dernière s'ouvrit, un vent glacial, gela l'adolescente. Elle mit sa capuche puis descendit les quelques marches. Elle passa le portillon blanc de chez elle puis pénétra dans son sanctuaire de chaleur délicieuse. Sans perdre de temps, elle monta dans sa chambre. Tout en allumant son ordinateur, elle enleva son manteau qu'elle balança sur son lit. Elle s'installa sur sa chaise roulante et se connecta sur sa messagerie instantanée. Elle s'aperçut bien vite que Jessica était connectée. Elle cliqua sur son pseudo une fenêtre apparut.
Aly : Jessi, je suis désolée pour tout à l'heure. Je ne voulais pas t'engueuler, mais, j'avais une bonne raison. Jess : Je t'écoute, ou plutôt je te lis. Aly : Il s'appelle Michael. C'est un ami de mes parents. Jess : Ok et.... Au grand désespoir d'Alyssa, la blonde curieuse ne lâcha pas l'affaire. Elle se décida avec beaucoup de rancœur à lui raconter le mensonge qu'elle avait élaboré avec l'agent Sullivan. Aly : Ce que je vais te révéler, tu dois le garder pour toi. Jess : Je te le promets. Aly : C'est un ami de mes parents qui sort tout juste d'un centre de désintoxication. Il ne veut pas que cela se sache. Jess : Au bon sang, je comprends mieux maintenant. Je suis désolée d'avoir insisté. Tu peux compter sur moi, je n'en parlerai pas. Aly : Merci ma Jessi. Bon, je te laisse. J'ai encore mes devoirs à faire. Bisou.
Sur ce dernier écrit, la jeune femme cliqua sur « déconnecté ».
|