Nombre de choses m’ont profondément et intimement marquées au cours de ma vie, jamais je ne pourrais le nier. J’ai croisé nombre de personnes différentes par leur milieu d’origine, leur mode de vie, de pensée, leur philosophie, leurs objectifs, leurs mœurs, etc. J’ai été le témoin d’événements qui m’ont exalté ou qui m’ont horrifié. J’ai visité des lieux improbables, diversifiés. J’ai dévoré des milliers de livres concernant des sujets multiples et variés ; ils ont enrichi mon esprit, m’ont ouvert l’âme à une perception différente de la vie, du monde, de l’univers, de l’homme, et de bien d’autres choses encore. Je me suis battu contre l’adversité, contre la bêtise, contre l’intolérance, contre l’indifférence face au malheur, à la souffrance, ou à la solitude. Mais, jamais, je dis bien jamais, personne n’a perçu combien les immondes blessures dont je suis continuellement la proie m’empêchent de me montrer aux autres tel que je suis réellement. Si j’ai tant besoin d’admirer ces femmes qui me font rêver, c’est pour oublier les terreurs nocturnes qui me hantent immodérément. Si j’ai tant besoin de les idéaliser, de les vénérer, de me jeter à leurs pieds en leur disant qu’elles sont les êtres les plus parfaits que la Terre ait engendrée, c’est parce que je sais que je suis un être imparfait. J’aurai beau accumuler savoirs et connaissances livresques, explorer intellectuellement cet univers si vaste qui me fascine tant, chercher à percer mythes d’antan et sciences de notre temps, jamais je ne pourrais partager avec elle l’homme que je suis réellement. J’aurai beau essayer de les charmer par mes mots passionnés et pleins de sincérité, je suis conscient que le monde qui est le mien, elles ne lui portent aucun intérêt. La Beauté féminine, la sensualité dont elles sont doté, a ceci de particulier ; c’est qu’il n’existe aucun pont qui puisse être jeté entre ce qui me plait en elle, ce que je désire si ardemment partager à leurs cotés, et ce que, personnellement, je représente à leurs yeux éberlués. Je ne sais pas où est écrit dans le Grand Livre de la Destinée, qu‘intelligence, Culture Générale exacerbée, et beauté féminine, sensualité, charme, désir et volupté, ne pouvaient pas s’agglomérer. Je ne comprends toujours pas pourquoi ces deux facettes humaines ne pouvaient pas se partager. Comme si l’une était invariablement, indubitablement, hermétique à l’autre. Comme si intelligence et beauté étaient antinomiques, réfractaires. Comme si Culture et Charme féminin n’avaient jamais aucune chance de se croiser, de se rencontrer, de se côtoyer, et de s’apprécier. C’est quelque chose qui, je l’avoue, me torture, me crève le cœur, me blesse au plus profondément de mon âme et de mon cœur. Car, toutes ces jeunes femmes que j’ai croisées au cours de ma vie, et que je croise aujourd’hui encore ici, je donnerai tout pour approfondir ma relation avec chacune d’elles, pour leur montrer qui je suis réellement. Je suis profondément malheureux de ne pas être capable de susciter de désir, chez celles qui m’attirent, que j’admire, que je vénère comme des Déesses. Je suis triste de ne pas pouvoir m’approcher d’elles, de pouvoir les contempler, de caresser leur visage avec tendresse, en leur expliquant combien elles m’émeuvent du plus profond de mon cœur et de mon âme. Bien sur, mais cela est accessoire, je suis désespéré de ne pas avoir le droit de leur faire l’amour ; au moins rien qu’une fois au cours de ma vie. Et ainsi, ensuite, pouvoir mourir heureux d’avoir partagé avec ces créatures sublimes entre toutes, un instant de bonheur pur, un bonheur situé au-delà des faits, des gestes et des mots. D’avoir pu leur offrir tout ce que je suis, tout ce que je cache en moi, et bien plus encore. Pire encore, parfois, j’ai l’impression d’être un monstre de désirer avoir le droit, l’insigne privilège, de partager cet instant d’Eternité en leur compagnie, même si celui-ci n’est qu’éphémère. J’ai le sentiment d’avoir une épée de Damoclès posée au-dessus de la tète ; d’être la proie de Démons prêts à me torturer dès que je fais un pas dans leur direction, dès que je tends une main apeurée, pour ne pas dire terrorisée, vers elles. Car, je sais, inévitablement, que je vais me faire refouler, que je vais être chassé de ce Paradis qu’elles incarnent à mes yeux, et que je cherche tant à gagner juste pour un moment. De fait, je poursuis inlassablement cette quête terrible et magnifique qui marque ma vie depuis longtemps. Je cherche désespérément à attirer l’attention de celles que j’admire tant. C’est pour moi un combat quotidien qui me prend beaucoup d’énergie et de temps. Mais je ne renoncerai pas, parce qu’il s’avère trop important, vital, vis-à -vis de ce que l’existence m’apporte, parfois si cruellement. Comme si les avoir dans mes bras rien qu’une fois, savourer leurs lèvres, caresser leurs corps, explorer leur intimité si ardente, était une façon pour moi, de laisser derrière moi tout ce qui m’a brisé au cours de mon adolescence ; une façon de me retrouver, d’acquérir cette confiance en moi et en les autres, que j’ai toujours cherché à conquérir sans jamais y parvenir. Comme si le fait d’être à elles, d’être en elles, devait me libérer définitivement de ces Démons qui m’ont depuis toujours enchainé aux cauchemars les plus vils de mon existence. Je sais pertinemment que beaucoup de ceux et de celles qui lisent aujourd’hui ce texte où je me livre entièrement trouvera mon raisonnement risible, objet de moqueries, inutile, ou futile. Peut-être, je ne cherche d’ailleurs pas à les convaincre des intentions de ce dernier ; ils ne sont pas passé par là où je suis passé ; ils ne connaissent ni mon passé, ni mon histoire, ni les meurtrissures dont ma vie est jonchée depuis que je suis né. J’explique uniquement, brièvement et en quelques mots, que ces jeunes femmes que je croise me fascinent autant qu’elles me font mal, par les évitements qu’elles ont à mon égard, lorsque je leur ouvre mon cœur, mon âme, que mon désir pour elles, si grand, les effraie, ou qu’elles le repoussent, comme si les sentiments qui sont les miens étaient négligeables, malsains, indignes de leur beauté et de leurs charmes. C’est pour cette raison qu’elles me blessent tant parfois, que leur indifférence me rend malheureux, et que je pleure souvent, la nuit, en imaginant le bonheur qui serait le mien, de pouvoir être à leurs cotés, de pouvoir leur parler, de pouvoir contempler leur beauté, si lumineuse, si douce, qui remplirait mon cœur d’espoir en un avenir meilleur. Non pas parce que leur beauté est tout ce qui m’intéresse chez elles, loin de là ; au contraire, leur beauté est une porte ouvrant sur leur âme, leur personnalité, leurs caractères, leurs passions, leurs bonheurs, leurs joies, leurs souffrances, leurs malheurs, bref, tout ce qui fait d’elles des êtres uniques et distincts. Mais parce que je sais au fond de moi que je suis obligé de combattre ce mal intérieur qui me ronge depuis longtemps, par ce moyen, afin d’en être débarrassé à tout jamais. Je le sais, je le sens. C’est ainsi… Dominique
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