Citation :
Il me traite de "fils de flûte"
Entre autres petits noms d'oiseaux…
Hi hi hi cette flûte donne envie de buller
Dis nous très chers compères, connaissez vous la querelle des poètes entre défenseur du vin bourguignon et du frais vin de champagne. Elle née en 1711 et peut-être pourrie-vous lui donner une suite
http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=3295#forumpost3295« Chère feuillette bourguignonne,
Qui loges dans ton sein la vermeille santé,
Les plaisirs innocents, la douce liberté,
Et que d'amours badins une troupe environne,
Je veux te consacrer ces vers.
C'est toi qui d'un muet peux faire un Démosthène;
Qui peux à l'idiot, sans étude et sans peine,
Donner en un instant mille talents divers.
On voit des soins la noire engeance
Disparaître à l'aspect de ton jus enchanteur,
Et le pauvre, que presse un rude collecteur,
Perdre le souvenir de sa triste indigence.
En vain la table offre des mets
D'un superbe appareil, d'une saveur exquise;
Si tu n'es du festin le bon goût les méprise,
Et ne compte pour rien leurs somptueux apprêts.
Jusqu'aux cieux, la Champagne élève
De son vin pétillant la riante liqueur.
On sait qu'il brille aux yeux, qu'il chatouille le coeur,
Qu'il pique l'odorat d'une agréable sève.
Mais craignons un poison couvert.
L'aspic est sous les fleurs. Que seulement par grâce,
Quand Beaune aura primé, Reims occupant la place
Vienne légèrement amuser le dessert.
A toi, dont je chante la gloire,
Nourrice des vieillards, pleine du lait divin
Qui réchauffe le sang et bannit le chagrin,
Chère tonne, à toi seule appartient la victoire.
Lorsque par les ans refroidi,
On n'a plus ce beau feu que la jeunesse inspire,
Qui, propice autrefois, Apollon se retire,
Et que, comme le corps, l'esprit est engourdi.
De l'âge, mieux que l'Hippocrène,
Tu guéris, vrai nectar, l'importune froideur,
Et soufflant au poète une soudaine ardeur,
Du Sophocle glacé tu ranimes la veine.
Mieux que trompettes et tambours
Tu ferais au soldat affronter les alarmes,
Lui qui languit à jeun sous le poids de ses armes,
Ne le sentirait pas aidé de ton secours.
Mais, loin d'exciter à la guerre,
Toi qui cherches plutôt les danses et les jeux,
Sollicite la paix, lente au gré de nos voeux,
De ne plus différer le repos de la terre.
Déjà par des soins empressés
Le financier t'appelle à sa table superbe;
Et dans peu nos bergers vont, étendus sur l'herbe,
Noyer au fond des pots tous leurs ennuis passés.
Qu'ailleurs Bacchus, hôte infidèle,
De nuages fâcheux occupe le cerveau.
Qu'il mine ailleurs les nerfs, lent et secret bourreau,
Ou livre à l'estomac une attaque cruelle :
De toi coule un jus précieux,
Doux aux nerfs, à la tête, ami de la poitrine,
Et, merveille surtout rare en la médecine,
Remède en même temps sûr, et délicieux.
Le sommeil sourd à nos prières
S'enfuit-il loin de nous, attendu vainement ?
Ce Dieu, si nous prenons de ton sirop charmant,
Viendra de ses pavots humecter nos paupières.
Mais tout buveur doit se régler.
Du modeste Bacchus c'est la loi la plus belle.
Tu veux qu'on la respecte, et malheur au rebelle
Dont l'indigne attentat ose la violer.
Veille toujours, aimable tonne,
Veille à fortifier la royale santé,
Afin que sous Louis la France en sûreté
Puisse dompter enfin les fureurs de Bellonne.
Ainsi, d'une commune voix,
Ton vin qu'en ses coteaux la Bourgogne voit naître,
Des vins les plus fameux soit reconnu le maître,
Utile aux jours du Prince, et digne de son choix. »