Si seul :
Mon plus grand rêve à ce jour, c'est de ne plus vivre isolé de ceux et de celles que j'aime, que j'apprécie, et qui me comblent de joie et de bonheur à chaque fois que je suis en contact avec elles et eux. Je me sens si seul, dans cette tour d'ivoire au cœur de laquelle je me suis depuis si longtemps réfugié, que j'ai oublié ce que le contact humain peut apporter à tout un chacun. J'ai tellement souffert, été humilié, terrorisé, par mes contemporains, que je n'ai trouvé que ce moyen pour partager ce que je ressens, ce dont je rêve, et que beaucoup autour de moi déclarent inopportun. Oui, je suis un écorché vif, la victime d'une vie que je n'ai pas choisie. Le seul substitut qui m'a permis de survivre à cette maltraitance continuelle dont je suis le fruit, c'est de fuir cette existence sans saveur et sans but. Car, ces autres qui voudraient sans cesse m'imposer leurs choix, leurs valeurs ou leurs ambitions, n'ont jamais réalisé que je n'ai ou que je ne ferais, jamais parti de leur monde ; que ce dernier me laisse, au mieux indifférent, au pire, me fait souffrir le martyr. Et que ce n'est que ces par ces textes éphémères destinés à disparaitre au sein de ce néant cybernétique, que je suis capable de m'exprimer, de me dévoiler, tel que, réellement je suis. La seule, mais terrible, contrepartie, à ce choix de vie, c'est que, seul, je demeure au sein de cet abri que je me suis bâti. C'est que, jamais, je ne rencontre personne en dehors de cet antre correspondant réellement et intimement à ma vie. Et je désespère un peu plus chaque jour de devoir finir mes jours seul, abandonné de tous, oublié de ceux et de celles que j'ai aimé et dont j'ai vainement recherché la compagnie ; puisque rien en moi ne correspond à cette existence faite de quotidien, d'amis, de sorties, et d'échanges riches de rires et de plaisirs, inconnus et inexistants de l'endroit où je vis... Dominique
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