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Nouvelles : La combattante : Révélations (Chapitre 3)
Publié par aliv le 08-09-2013 08:28:59 ( 1206 lectures ) Articles du même auteur



Les paupières d'Alyssa s'ouvrirent lentement. Elle apercevait un fauteuil avec des accoudoirs en bois. Elle se frotta les yeux puis s'assit. Malgré une douleur qui lui fendait le crâne, Alyssa balaya la pièce du regard. La chambre était peinte de couleurs chaudes et sa décoration, ses meubles sortaient tout droit du siècle des lumières.



Soudain, un flash traversa sa mémoire. Une voiture noire, un homme qui lui demandait une direction, les portières qui s'ouvrirent à l'arrière, la petite course-poursuite, la seringue dans le cou…

La jeune fille porta sa main à son cou et sentit un fin gonflement. Elle se leva fébrilement et se dirigea vers un grand miroir. Elle l'examina attentivement. Une sorte de point rouge, enflé était apparu.



Brusquement, la chambre bougea. Alyssa ferma les paupières puis les rouvrit. Cette fois-ci, tout tournait autour d'elle. D'un pas mal assuré, elle s'orienta vers la porte. Durant un instant, elle faillit perdre l'équilibre, mais continua sa douloureuse marche.

Elle posa la main sur la poignée quand cette dernière tourna. La jeune femme recula de plusieurs pas pour se retrouver au centre de la pièce. Affolée, elle chercha un recoin où se cacher. La seule autre alternative était la baie vitrée. Malgré la migraine qui s'amplifiait, elle décida d'aller vers la fenêtre. Elle l'ouvrit sans difficulté, une brise fraîche souffla sur son visage aux traits tirés par l'angoisse. Elle sortit sur la terrasse et tourna sur sa droite pour pouvoir disparaître derrière le mur. Son cœur battait fortement, sa respiration s'était accélérée. Elle porta sa main en visière afin de protéger ses yeux des rayons du soleil, qui amplifiaient sa migraine. Soudain, elle entendit un pas venir vers elle. Apeurée, elle s'avança vers la balustrade et regarda en bas. La distance entre elle et le sol, la fit reculer. La solution de passer par-dessus disparut aussi vite qu'elle était apparue. Alyssa jeta un œil en arrière, la première chose qu'elle aperçut fut la main manucurée, posée sur l'encadrement de la fenêtre. La personne présente dans la chambre allait sortir et la voir. Malgré sa phobie du vide, Alyssa enjamba la rambarde pour se retrouver de l'autre côté. Elle hésita et regarda derrière elle. Une jeune femme brune, habillait élégamment, s'approcha d'elle tout doucement.



- Bonjour Mademoiselle, salua-t-elle.



Alyssa examina l'étrangère de haut en bas en s'attardant sur son visage. Elle y vit une certaine douceur, gentillesse. Son regard faisait des va-et-vient entre la femme et le sol. Elle devait faire un choix. Un choix difficile pour elle. Affronter son vertige ou revenir vers une inconnue.



- Je me nomme Barbara Morin. Je suis ici pour vous guider et pour vous aider. Vous n'avez rien à craindre, on va tout vous expliquer et vous pourrez poser toutes les questions que vous voulez, expliqua la jeune femme avec une voix suave afin de la rassurer.



Alyssa se mordit la lèvre inférieure, regarda de nouveau le sol, puis tendit une main tremblante vers Barbara. Cette dernière la serra avec douceur puis l'aida à revenir sur la terrasse. Elle la guida vers la chambre, lui mit un châle sur les épaules et la fit sortir dans le couloir.



000



Les deux jeunes femmes arrivèrent dans le hall d'entrée. Le plafond s’étendait à perte de vue. Alyssa qui était à quelques mètres de Barbara et toujours sur la défensive, jeta des regards autour d'elle. Elle remarqua la présence de deux hommes devant une porte à double battant, mais aussi la bosse qu'ils avaient sous leurs vestes, indiquant à la jeune fille la présence d'armes. Elle s'immobilisa et tous ses muscles se raidirent subitement. Sa peur s'était transformée en une angoisse qu'elle avait beaucoup de mal à gérer. Barbara se tourna vers elle avec un sourire encourageant. Malgré ses doutes, elle la suivit sans perdre des yeux les deux hommes.

Elles descendirent les escaliers pour atteindre la fameuse porte. L'un des hommes, un brun, bien bâti se retourna sur elles. Immédiatement, le regard d'Alyssa plongea dans celui du jeune homme. Un regard amande si intense, si lumineux, rempli de vie, empêcha la jeune fille de regarder ailleurs. Elle stoppa sa marche face à lui. Ses jambes ne répondaient plus. Seuls ses yeux comptaient. Une autre présence, la sortit soudainement de sa contemplation. Le deuxième homme, de la même taille que le premier, s'était placé à côté de son collègue. À la vue de cet individu, Alyssa recula jusqu'à toucher un mur. Des yeux exorbités, trahissaient sa peur. Elle avait reconnu l'un des hommes qui l'avait enlevée.



Barbara fit signe à ses collègues d'entrer dans la salle puis s'avança vers Alyssa avec un verre d'eau à la main. Sans réfléchir cette dernière le prit et l'avala d'une traite. Toujours collée au mur, Alyssa laissa son regard examiner chaque recoin du hall à la recherche d'un moyen pour s'enfuir. Soudain, il se posa sur la porte d'entrée. Machinalement, elle fit quelques pas vers celle-ci. S'apercevant que personne ne la retenait, elle continua. Elle posa enfin sa main sur la poignée. Elle allait l'actionner quand elle entendit :

- Vous nous quittez déjà ?



Immédiatement, Alyssa reconnut cette voix. Une voix, mille fois entendue à la télévision, à la radio.

Elle se retourna et fit face à un homme impeccablement bien vêtu, aux cheveux grisonnants, qui arborait un sourire rassurant sur les lèvres. L'adolescente avait devant ses yeux, un personnage public, qui en ce moment était très prisé par les médias, à cause des mesures qu'il avait prises pour combattre la criminalité sur le territoire français. Le ministre de l'Intérieur, lui tendit la main, attendant patiemment qu'elle veuille bien le suivre. Alyssa s'avança vers l'homme et posa sa main dans la sienne.



000



La salle de réunion était très silencieuse. Les rayons du soleil se reflétaient sur le carrelage crémeux, réchauffant la pièce. Le ministre avait pris place sur un fauteuil noir à roulettes avec Alyssa toute retournée en face de lui.

- Tout d'abord, il est approprié que je vous présente les personnes présentes ici. Voici l'agent Éric Lopez, désigna le ministre en montrant l'homme à la peau mâte. Et l'agent Michael Sullivan, affirma le président en montrant le jeune homme brun aux yeux envoutants.

Éric lui fit un signe de tête et Michael afficha un fin sourire.



- En ce moment, nous sommes dans les locaux de l'ONU, l'Organisation Nationale d'Urgence, une section secrète du gouvernement défendant la sécurité, les intérêts du pays, continua le ministre.

- Avez-vous entendu parler de la combattante ? questionna-t-il après mûre réflexion.

- Oui et tout récemment, répondit la jeune fille en remuant sur sa chaise.

- Bien, la combattante est une jeune femme qui a des prédispositions aux combats, ses sens s'accroissent, une force…

- Je connais ceci. Rectifia la jeune fille. Où voulez vous en venir ? ajouta-t-elle avec une pointe d'angoisse.

- Je crois que vous avez la réponse, affirma le ministre avec douceur.

Alyssa se mordit légèrement la lèvre inférieure, mais ne répliqua pas.



- Vous êtes la combattante, assura le président calmement.

Alyssa remua de nouveau sur sa chaise. Elle se leva subitement et s'orienta vers la porte. Elle s'apprêtait à sortir, mais sa curiosité fut trop grande et demanda :

- Pourquoi ? Comment ?

- Il est vraiment très difficile de vous expliquer le pourquoi et le comment… Débuta le ministre

Alyssa voulut l'interrompre de nouveau mais l'homme lui fit signe de se taire puis continua :

- Depuis des générations, le nom de la prochaine combattante est révélé à l'élue. Avant de mourir Katarina a inscrit...

- Mon nom, termina Alyssa.

- Oui. On a retrouvé un bout de papier toilette dans sa poche portant votre nom et prénom. En partant, de cela on n’a eu aucun mal à vous retrouver.



Alyssa commença à arpenter la pièce, tout en réfléchissant. Des milliers de questions se bousculaient. Elle ne savait pas par où commencer.

- Mais je ne suis pas la seule Alyssa Gérard... Alors comment... Comment savez-vous que c'est bien moi, la nouvelle élue ?

- Il faut que vous sachiez, que depuis toujours, les élues sont très jeunes. Leurs prédispositions se réveillent à l'âge de seize ans exactement. Ni avant et ni après. On n'a jamais su expliquer pourquoi. Avec cette information, on a donc...

- Retiré les personnes de moins de seize ans et ceux de plus, avança Alyssa en ayant repris sa place.

- Exactement. Vous êtes très perspicace pour une aussi jeune fille.

- Je me contente juste de réfléchir, lâcha Alyssa sans vraiment le vouloir.

Sur ces paroles, le ministre afficha un sourire puis continua.

- Ensuite, on a mis celles qui restaient sous surveillance. On a tout de suite vu, qu'il y avait quelque chose en vous.

- Comme quoi ?

- Par exemple, votre faculté à savoir qui tape à la porte, votre mémoire concernant des petites choses sans intérêts, et récemment votre agilité qui a empêché une voiture de renverser votre amie...Vous aussi, vous avez remarqué tous ses changements. Je me trompe ?

- Non... Ce n'est pas possible, souffla Alyssa en mettant sa main devant sa bouche.

Avec ces dernières paroles, elle venait tout juste de réaliser qui elle était vraiment. Ses yeux s'embuèrent rapidement et certaines larmes s'échappèrent sur son doux visage. Son corps se mit à trembler et sa respiration se fit plus difficile. Alyssa pleurait. Ses révélations l'avaient bouleversée. Elle prit une bonne inspiration, essuya ses yeux du dos de la main et se leva.

- Je ne peux pas, balbutia-t-elle entre deux sanglots.

Elle se dirigea en courant vers la sortie.

- Mademoiselle, apostropha le ministre.

Malgré son envie de partir loin de tout cela, Alyssa s'arrêta et se retourna.

Le ministre s'approcha d'elle et s'empara de ses mains. Il la considéra du regard.

La jeune fille retira ses mains tremblantes et murmura :

- Je ne veux pas…

Elle reprit sa course et les sanglots l'envahirent de nouveau.



Résigné, le président regarda s'éloigner la jeune femme. N'ayant plus aucune trace d'elle dans son angle de vision, il se tourna vers l’agent Sullivan et lui demanda de la raccompagner chez elle.



000



Barbara se retira sans faire de bruit. Elle sortit au-dehors, trouva un endroit reculé, vérifia les alentours et composa un numéro sur son mobile. Au bout de la troisième sonnerie, son interlocuteur répondit.

- Ils l'ont trouvée, annonça-t-elle vaguement.

Après avoir reçu ses instructions, elle raccrocha. Elle jeta d'autres coups d'œil puis revint vers la grande demeure blanche.

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Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 14-09-2013 17:03  Mis à jour: 14-09-2013 17:03
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: La combattante : Révélations (Chapitre 3)
C'est bien écrit et facile à lire, facile à suivre.
Tu exprimes bien l'émoi de ton héroïne.
Merci
aliv
Posté le: 15-09-2013 08:52  Mis à jour: 15-09-2013 08:52
Plume d'Argent
Inscrit le: 25-03-2013
De:
Contributions: 290
 Re: La combattante : Révélations (Chapitre 3)
Loriane, je te remercie pour ton commentaire et tes compliments cela me fait plaisir;
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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