Dans un précédent texte (« Poète caché » : http://www.loree-des-reves.com/module ... /article.php?storyid=2085), j’ai évoqué ma pauvre condition d’écrivaine amateure. Et bien … peu de choses ont changé. Je continue à être en quête de solitude (pas facile lorsque l’on cohabite à cinq). Ma salle de bain reste mon refuge préféré. Certaines s’y enferment des heures pour se faire belles. Pour ma part, je ne m’engage jamais dans des causes perdues d’avance. Moi, j’y écris !

Autre astuce : se lever avant les autres. Six heures du mat’ est mon heure. La maisonnée est calme jusque 7 heures. C’est alors que mon mari se réveille en vue d’ouvrir notre commerce à 7 h 30. Et oui ! Un certain Nicolas a dit : « Travaillez plus pour gagner plus ! ». On l’applique mais il faut croire que cela ne fonctionne pas en Belgique car on travaille plus mais on gagne de moins en moins. J’ai donc une petite heure à moi sauf quand la petite dernière décide qu’elle n’est plus fatiguée et descend regarder ses dessins animés.

Il m’arrive de tenter l’écriture, le soir, dans mon lit avec la télé comme bruit de fond. Mon attitude attise la curiosité des enfants qui me tournent autour, jettent des regards au-dessus de mon épaule afin de tenter de décrypter mes pattes de mouche, ce qui a le don de m’exaspérer et me couper toute inspiration. Ils me demandent parfois de leur lire une de mes nouvelles. Ils s’amusent et apportent leurs idées d’amélioration. C’est devenu un beau partage.
Cette semaine, j’étais seule dans mon bureau (partagé avec 3 autres collègues). Mes dossiers étaient traités et mon travail à jour. J’avoue avoir saisi mon bloc-notes et entamer la rédaction d’un texte. Là, la secrétaire a débarqué en me lançant :

« Tu écris un de tes textes ?
- Euh, oui.
- Oh, pardon. Je disais ça pour rire. Mais en fait c’est vrai !
- Oui.
- Continue. C’est pas grave. »

Sophie est une collègue et amie. En échange de son silence, je lui ai fait lire mon petit texte qui semble lui avoir plu. Bon, je ne recommencerai plus. Cela doit me servir de leçon. Je continuerai à me cacher pour laisser libre cours à mon imagination.

Ecrire reste mon échappatoire, ma bulle d’oxygène. Difficile à expliquer à un mari plutôt terre à terre. Il devra se faire une raison : je ne fume pas, je ne bois pas mais j’écris !