France, Saint Fontaine.



Bien que les rideaux soient fermés, les rayons s'infiltraient dans la chambre, laissant apparaître de minuscules grains de poussière. Une jeune fille brune dormait paisiblement avec le drap enroulé autour de son mince corps. Un petit bruit se fit entendre. Elle ne bougea pas. Le son s'accentua. Enfin, elle se retourna et attrapa son réveil et l’éteignit, tout en retirant des mèches de cheveux, qu'elle avait devant les yeux. Lentement, elle se releva et s'étira les bras. Le froid du carrelage blanc crémeux la fit frissonner quelques secondes. D'un pas lent, elle se dirigea vers la fenêtre et tira les rideaux rose pâle. Une légère brise vint souffler sur son doux visage et dans ses longs cheveux. Elle enfila ses chaussons et descendit à la cuisine. Elle embrassa rapidement son père qui buvait son café puis sa mère, Victoria, qui écoutait la télévision. Elle se servit du lait avec du cacao et s'installa en face de son paternel.

- Aly, tu es bien matinale ce matin ? S'interrogea Andrew.

- Jessica et moi, on veut profiter de la plage avant d'être envahies par les touristes, expliqua Alyssa tout en tartinant son pain de confiture.

- C'est une bonne idée. Cela … Andrew fut coupé par un flash spécial.



Chaque membre de la famille Gérard tourna la tête vers l'écran. Le journaliste se trouvait devant un bâtiment blanc.
« Je suis devant un des hôpitaux de Moscou, le monde est secoué par l'annonce de la mort de la combattante : Katarina Kenvenko.
En effet, ce matin, son corps a été retrouvé dans une rue par un chauffeur de taxi, qui est très secoué par cet événement. On ne connaît pas encore la cause exacte de la mort de la jeune adolescente de dix-sept ans. Dans l'après-midi, un hommage sera rendu à cette jeune héroïne.
Concernant la nouvelle élue, nous avons appris qu'avant sa mort, Katarina avait noté le nom et prénom de la nouvelle élue. Mais aucun élément ne nous a été révélé. Les services secrets des différents pays du monde, veulent garder confidentiel toutes informations afin de ne pas mettre sa vie en danger. Ils la recherchent activement... »





- Et encore une, souffla Victoria en prenant son sac à main. Elles sont si jeunes, ajouta-t-elle tristement.

- Chéri, je t'attends dans la voiture, dit-elle à l'adresse de son mari. Bonne journée ma chérie, termina-t-elle en embrassant tendrement sa fille.

- À ce soir, ma princesse, lui dit Andrew avec un sourire.

Il attrapa sa mallette puis sortit, laissant seule Alyssa dans ses pensées.



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Alyssa descendit du bus, suivie par une jeune blonde de son âge. Elles portaient toute deux, une tenue de plage basique : short, débardeur et claquettes. Sans oublier leurs accessoires qu'elles avaient rangés dans un sac en paille.

- Tiens regarde là, il y a une place. On sera bien, s'écria la blonde, toute heureuse de pouvoir profiter du soleil.

- Jess, la plage ne va pas s'envoler, argumenta Alyssa en courant derrière son amie.

Elles déposèrent leurs affaires puis étalèrent leurs serviettes sur le sable chaud. Sans perdre de temps, elles se déshabillèrent. La jeune brune avait opté pour un maillot rouge, une pièce, qu'elle avait attaché à son cou. Par pudeur, elle attacha autour de ses fines hanches un paréo dans les tons orange. Son amie avait mis un ensemble bleu turquoise qui lui allait parfaitement bien. Elles décidèrent enfin de se rendre dans l'eau fraîche. Au moment de rentrer le deuxième pied, le téléphone d'Alyssa sonna. Elle se précipita vers son sac et répondit.

- David, je suis contente de t'entendre. J'attendais ton appel avec une telle impatience.

Jessica voulut répliquer, mais à l'annonce du prénom, elle se ravisa bien vite. Elle savait que rien, ni personne ne pouvait séparer ces deux-là, même la distance. Il existe une expression « loin des yeux, loin du cœur », mais aussi une exception, le couple Alyssa David. Il y a deux ans de cela, le jeune homme avait dû partir pour Paris. Son père ne pouvait pas manquer une telle opportunité de travail. Donc la petite famille l’avait suivi dans le nord du pays. Depuis ce jour, les adolescents s'appelaient toutes les semaines pour se rencontrer leurs journées, ils se parlaient via internet presque tous les soirs. Même éloignés l'un de l'autre, ils étaient inséparables.



Au bout de presque une heure, la conversation se termina. Après sa baignade, Jessica s'était installée sur son drap de plage, se faisant dorer au soleil.

- Tu viens te baigner avec moi, proposa Alyssa en se levant.

- Non, je n'ai pas très envie. Peut-être plus tard, répondit son amie en gardant les yeux fermés.

- Je ne crois pas. Les touristes commencent à arriver. Dans une heure, on ne pourra même plus papoter, ajouta Alyssa en retirant son paréo.

Jessica ouvrit un œil et observa les alentours. Elle souffla de désespoir.

- De vrais vautours, ajouta-t-elle.

Tout en se rendant au bord de l'eau, Alyssa éclata de rire. Elle se mouilla le cou, les bras ainsi que les jambes puis plongea. Elle nagea lentement jusqu'à la bouée puis revint.

- Tu peux m'envoyer mon masque, demanda-t-elle à la blonde qui s'acharnait sur son tube de crème solaire.

Cette dernière posa le flacon, plus précisément, elle le jeta sans son sac, prit l'objet demandé, se leva et aida Alyssa à le mettre.

- Tu as changé d'avis ? Demanda-t-elle d'une voix pas naturelle.

Le masque lui appuyant sur le nez, l'empêchait de respirer et de parler correctement. Elle le réajusta puis se rejeta à l'eau, accompagnée de Jessica.



Après un quart d'heure de rafraîchissement, elles se séchèrent et se rhabillèrent rapidement. Les vacanciers avaient envahi leur espace de détente. Certains avaient même retiré leurs serviettes pour mettre les leurs. Les filles ne se laissèrent pas démoraliser. Elles prirent leurs affaires et essayèrent de se frayer un chemin jusqu'au trottoir.

Le bus arrivait tout juste, mais elles devaient traverser la route pour l'atteindre. Jessica descendit le trottoir, mais avant d'aller plus loin, Alyssa la tira par le bras pour la faire revenir. En effet, une automobile arrivait à toute vitesse.

- Et la limitation, connard, cria Jessica en levant le point.

Toute les personnes présentes, se retournèrent pour observer la jeune blonde insulter un chauffard.

Alyssa la tira de nouveau, mais à l'écart, cette fois, pour éviter qu'elle se donne encore plus en spectacle.

- Génial, le bus vient de partir. Le prochain n'est que dans une heure, s'irrita Jessica.

- Ce n'est pas grave. C'est les vacances. Et puis si tu es d'accord, j'aimerais bien aller à la bibliothèque.

- Oh non, gémit son amie.

- Allez, s'il te plaît, on ne restera pas longtemps. Et on n’a que ça à faire, argumenta l'intéressée.

- Pfff, ok, allons-y mais pas longtemps, lâcha Jessica.

- Pas longtemps, répéta Alyssa en prenant son amie d'enfance par le bras et en la traînant vers le centre- ville.