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Nouvelles : Infini
Publié par musloch le 24-08-2013 08:30:00 ( 1233 lectures ) Articles du même auteur



Infini

Qui sommes-nous, Père ?
Depuis vingt générations, des humains naissaient, vivaient et mourraient dans cet immense vaisseau spatial qui avait quitté la Terre depuis bientôt mille ans.
A des vitesses considérables, des parsecs et des parsecs les éloignaient chaque jour un peu plus de leur galaxie originelle.
Ils étaient bien nourris, vivaient vieux, profitaient de nombreuses occupations, de beaucoup de loisirs, seul un petit nombre d'entre-eux étant affectés à la surveillance de la marche du vaisseau qui taillait sa route de façon automatique.

Qui sommes-nous, Père ?
Souvent, plusieurs centaines quittaient le vaisseau-mère pour rejoindre un système solaire. C'étaient les "ensemenceurs", une caste élevée et éduquée uniquement pour cela.
On ne les revoyait plus. Personne ne savait pourquoi, mais telles étaient les choses, et la vie continuait ainsi, pour l'éternité, sans que nul n'en soupçonnât quelque raison.

Qui sommes-nous, Père ?
Depuis quelques temps, Earth posait sans cesse cette question. Le Père ne la comprenait pas, n'y répondait pas. Personne n'avait jamais demandé cela. Ce n'était pas inconvenant, mais simplement une question qui n'existait pas, ne connaissait aucune réponse, aucune explication, en tous les cas dans la caste des "conducteurs" dont ils étaient issus.
Personne ne pouvait penser que ce voyage serait sans fin, que le vaisseau franchirait toujours des milliards de parsecs, et que les cycles humains se perpétueraient. Ils ne savaient même pas ce que cela signifiait, n'en avaient pas la moindre idée.

Qui sommes-nous, Père ?
Le Père ne comprenait pas. Où son fils avait-il trouvé cela ?
Il ne pouvait bien sûr le satisfaire de la moindre explication, et Earth sembla bientôt ne plus s'y intéresser.
Mais le Père voyait bien qu'il fréquentait de plus en plus la caste des "ensemenceurs", et le laissait faire - bien que cela ne soit pas habituellement de mise - souhaitant qu'ainsi son esprit serait plus occupé, et qu'il ne lui poserait plus cette question gênante et sans réponse.

Un jour, au moment même d'un départ d'"ensemenceurs", alors que la grande trappe donnant sur le vide se refermait, le Père reçut un message sur son écran personnel. Il venait de Earth :

"Je sais, Père..... nous sommes Dieu !"

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
aliv
Posté le: 24-08-2013 13:30  Mis à jour: 24-08-2013 13:30
Plume d'Argent
Inscrit le: 25-03-2013
De:
Contributions: 290
 Re: Infini
Une histoire courte mais bien sympathique.
J'ai pris plaisir à la lire.
Merci.
couscous
Posté le: 24-08-2013 13:42  Mis à jour: 24-08-2013 13:42
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Infini
Un nouvelle à l'accent "New Age". J'ai apprécié. Avec une petite morale qui perce sur la protection de notre "Earth".

Merci
Iktomi
Posté le: 24-08-2013 20:41  Mis à jour: 24-08-2013 20:41
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: Infini
Beaucoup de qualités d'écriture mais j'ai regretté que la fin nous soit assénée de façon aussi expéditive.
musloch
Posté le: 25-08-2013 22:59  Mis à jour: 25-08-2013 22:59
Plume d'Argent
Inscrit le: 25-07-2013
De: Sélestat
Contributions: 75
 Re: Infini
Merci pour vos gentils commentaires.
Faut-il que je revoie la fin ? Idées ??
Cordialement.
P.M.
Loriane
Posté le: 27-08-2013 15:34  Mis à jour: 27-08-2013 15:34
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: Infini
Ce récit est bien mené et se lit facilement.
Nous sommes des poussières d'étoiles, car nous sommes construits avec les même atomes, la même chimie,
Le grand avantage de cette absence de certitude de nos origines, c'est cette place immense pour nos hypothèses, nos rêves, nos mystiques suppositions.
Juste une question : pourquoi cette fiction est-elle composé QUE d'éléments masculin ?
Merci
emma
Posté le: 27-08-2013 20:19  Mis à jour: 27-08-2013 20:19
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
 Re: Infini
J'ai aimé ton texte, dans la grande tradition de la science fiction et du space-opera issu de la littérature américaine des années 60-70.

Je suggérais peut-être, qu'après avoir trouvé une "vérité" aussi grandiose que sa nature divine, l'homme soit remis à sa place d'insecte insignifiant au regard de l'univers, par un grand cataclysme de ton choix (de type trou noir ou collision avec une astéroïde)... Mais ce n'est que ma vision de la chose...
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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