The Flight of the First Queen
En partance pour ton vol nuptial, Tu survoles d'élégants récifs Garnis de coraux pensifs.
L'agitation muette des algues Irradie en ton cœur Comme une pépite d'alentours Entourant de ses messages floutés L'indice d'une raison fine.
Les nervures argentées de tes ailes Projettent sur le sable des mers secrètes Des figurines silencieuses Drapées d'élégance, Préfigurant les troupeaux lents Qu'un théâtre de Chine anime Sur les bas-reliefs d'une autre rive.
Le flux défile sous ton sillage. Ici, tu salues l'arbre futur Que tu devines derrière la prêle naissante.
Instable et colorée, Une lune miniature pend à ton cou Et t'indique,astrolabe débridé, La ligne tendre des marées.
Le bal des éphémères Arrive déjà à son terme Alors que ton esquif d'azur S'apponte au dais du jour.
Ta quête à peine commence. L'ivresse du matin en larmes chemine. Le vent en ton sang , comme une heure molle, Coule du gousset d'un soupir mordoré.
Le vol se fait plus précis: La liane désinvolte d'un végétal acadien Accompagne a capella ta soif de nectar.
Hybrides divines du vent et de la brume, Tes pensées musiciennes Se glissent par le fil de l'été Semant dans les vallées boisées Un clair-obscur propice aux étincelantes araignées.
L'ivraie aromatique de pas vénérés Encore en rang premier d'une vie sentinelle, Sourit aux cœurs d'attentives spirulines Pour qu'en leurs corolles de givre, Tu déposes l'indicible clin d œil Des lierres dont les lacis pronominaux Aménagent les spirales d'une étoile juvénile S'éclatant sur le verre d'un murmure Edifié en secret.
L'ironie des matins, Zébrée d'écritures animales, Décide de l'emplacement de l'ile choisie Au risque de l'orage.
Les sédiments hasardeux Nomment en ton nom le cardinal méridional Du royaume qui garde, A portée des herbes automnales, La lumière d'un moule paré de rayons fauves.
Tu rentres, le ventre riche de semence, Et déposes sur les cordes d'une harpe éolienne Les runes ciselées d'une langue savante Nacrée et grave Dessinant une ambiance vertébrale Au premier poisson.
Frivole et sans peur, L'éventail qui porte ta soie Se tend au pastel de l'océan Et donne aux horizons primaires Des envies de courbes Parfumant ta proue d'écume oiseline.
Une marge secrète, Portant annotations et mantras aquatiques, Accueille nuitamment la rumeur d'un golf balsamique dont les vagues, Routinières messagères, Sèment en ces lieux propices:
Bois de charme et croissance, Elément radial et printemps cyclique, Feu de pétales et soleil d'Armorique, Pétillant de suaves intonations, Métal déridant Mercure, Brique invisible d'un code marginal, Eau silencieuse ridée d'anagrammes animaux, Courant dans les landes de l'aube, Terre granuleuse rêvant d'humus, Alchimie inscrite dans les limons rares Disposés en un quitette initiatique T'invitant à te poser En cette clairière de syllabes Où tu incuberas Consciences et rêves De tes dix mille descendants!
17 et 18 Août 2013
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