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Nouvelles confirmées : Le lit d'Armelle
Publié par Loriane le 23-03-2012 16:20:00 ( 1199 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées





Le lit d'Armelle

Viens Mémelle, je vais t'épouiller.
Tu as compris et tu te couches de tout ton long, sur le tapis, au soleil, tu t'abandonnes à mes doigts.
Je passe ma main dans ton merveilleux pelage, je remonte à rebrousse poil, dégageant par ma caresse ta jolie peau rose et saine.
A l'intérieur de ta cuisse droite, il y a, une grosse tâche brune, une tâche de naissance.
Ta maman avait-elle la même, ou bien était-ce ton papa ?
Petit singe d'amour, je n'ai jamais oublié que tu étais une fille de la forêt.
Je te le dis moins depuis quelques années, mais mon bébé, combien de fois t'ai-je murmuré les yeux dans les yeux des milliers de pardons ?
Pardon Mélouille, pardon, petit singe, au nom de tous les humains, pardon de t'avoir enlevé à ta famille, à ta forêt.
Pardon, d'avoir tué ton papa et ta maman.
Qui les a tué ? quand? pourquoi ?
Parce que l'homme est le pire prédateur.
C'était un jour en forêt dans un village indien, un bébé singe sur une femme indienne, un petit singe dont les parents étaient morts dévorés par les humains.
Une histoire d'amour fort commençait, après une grande souffrance animale.
Sur mes genoux une boite qui te servait de berceau, le biberon que la femme indienne m'avait donné pour toi,
« tut, tut tut » ta petite voix de bébé, tes lèvres en avant comme pour un doux sifflement interrogatif, et déjà ton regard.
Ce regard qui ébranle par son humanité.
Le chef Indien a dit " tu l'appelleras Armelle".
Le chef a dit, et donc voici Armelle, un petit garçon singe.
Mais non, ce n'est pas un mâle, c'est une petite femelle, Marie-Paule connaît bien les capucins et puis elle vit ici; en forêt, depuis toujours.
Regarde bien ce n'est pas un pénis, ce sont des lèvres d'une petite femelle, longues, mais elles s'ouvrent, c'est bien une fille.

Nous étions bien ignorants! Ma Mémelle.

De la hutte Indienne du village, Armelle a déménagé pour la maison des blancs, mais cela ne fait aucune différence.
Elle joue avec les chiots de Baronne, elle se roule avec délectation dans les légumes.
Quel bonheur de dormir, enroulée au milieu des oignons et des échalotes, dans le panier au milieu de la table.
C'est un endroit parfait.
La nuit, elle dormira seule, dans son lit aménagé dans un panier à linge douillettement rempli de coussins, rempli de doudous de toutes sortes et de doux nounours qui tiennent chaud au corps et à l'âme.
Mais, elle ne dormira pas avec nous, ça jamais, a dit papa, ça jamais, exclu, impossible, il ne faut pas y penser.
Mais, Imperceptiblement, de nuit en nuit, le panier s'est approché de notre lit, tant approché, qu'une nuit il est monté seul sur le lit pendant notre sommeil.
Un miracle bien entendu, mais il est resté un certain temps au fond du lit, puis ce panier magique à repris sa progression inéluctable et surtout, une progression toujours noctambule.
Que faire ?, remettre le panier au sol, bien sûr ! Donc nous l'avons remis au sol.
Ah mais tout de même !!
On parie ? il est remonté sur le lit ce petit lit de singette, avec la gredine dedans.
Pourtant, Il est remonté autant de fois que nous l'avons remis en place, sur le sol, au fond du lit.
Puis, insensiblement l'affaire du lit qui marche est devenue, ensuite, l'affaire du lit qui se vide.
L'étape suivante, vit par hasard chaque matin une petite Armelle, endormie, au fond du lit, mais dorénavant dessus.
Quelques mois encore, et nous nous réveillions avec Armelle entre nous, jusqu'au matin où, à la suite d'un long combat courageux, la singette déterminée, put enfin dormir à sa place, c'est à dire sur le visage de Jean-François, ou le mien, à califourchon sur notre tête, son ventre bien au chaud sur notre nez, écrasant notre visage, et les jambes pendantes de chaque côtés.
Hum!, huummmm, pousse toi Mémelle, pousse toi...va-t-en bon sang !....tu me gènes...j'étouffe.....
Pas avec nous avait dit papa !ça jamais ! non jamais !....;

Lydia Maleville

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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