Marco était bouleversé car il avait appris une très mauvaise nouvelle, il se précipita à l’hôpital Sainte Barbe. Cet établissement était célèbre dans toute la France pour plusieurs raisons, notamment le fait que le docteur Camir faisait partie du personnel soignant de l’hôpital. Il était un des plus réputés chirurgiens du monde, et l’inventeur de l’estomac artificiel. Une machine qui avait permis à des milliers de personnes ayant un estomac déficient de pouvoir se réalimenter avec des aliments solides. L’estomac artificiel était une merveille technologique ayant demandée des décennies de travail. En outre Camir et ses assistants avaient réussi l’exploit de le concevoir avec des moyens qui étaient loin d’être consistants.
Le docteur était une grande gueule, ce trait de caractère lui avait valu de sérieuses inimités, et plusieurs de ses projets avaient été sabordés par des coups tordus et des ponctions budgétaires imposés par des supérieurs rancuniers. Mais depuis qu’il avait mis au point l’estomac artificiel, Camir jouissait de très gros moyens. Il pouvait se consacrer pleinement à son dernier projet-phare, créer une jambe ou un bras mécanique remplaçant pleinement les membres amputés ou malformés. Si Camir réussissait certains de ceux qui à cause d’un accident ou d’un caprice de la nature ne pouvaient pas se servir d’un ou, plusieurs de leurs membres, ne seront plus des personnes handicapées physiquement. Le rêve de Camir avait cependant une limite, il ne concernait pas ceux qui ne pouvaient plus bouger les bras ou les jambes à cause d’un problème de vertèbres dorsales. Toutefois si le projet aboutissait sur une réalisation concrète, il pourra rendre service à des milliers voire des millions de personnes. En effet Camir était un médecin très attaché au fait que ses découvertes profitent à un maximum de gens.
Le docteur ne s’estimait satisfait que lorsque ses réalisations devenaient accessibles à des personnes ayant des revenus modestes. Ainsi le coût de fabrication de l’estomac artificiel de la marque Camir était inférieur à cent euros. Le talent du docteur en faisait une personne très courtisée, des multinationales lui avaient offert des millions pour qu’il passe dans le secteur privé. Mais le médecin préférait rester dans le public, car ses convictions politiques lui dictaient de considérer la concurrence du privé comme une chose malsaine, quand elle concernait le domaine de la santé. Sur ce point Camir n’avait pas tort, plus le secteur privé était puissant en matière de santé, plus les gens pauvres avaient du mal à se soigner correctement.
Une autre des caractéristiques qui rendait l’hôpital Sainte Barbe célèbre, était qu’il possédait des jardins potagers qui permettaient en toute saison, aux patients de se nourrir avec des produits issus de l’agriculture biologique. Le fondateur de l’hôpital, Baptiste Ponnéré, un ancien agriculteur avait eu une idée qui fut qualifiée de ridicule, par plusieurs de ses contemporains des années 1970. En fait la plupart de ceux qui s’était opposée à Baptiste, touchait une commission de la part d’entrepreneurs spécialisés dans la nourriture industrielle. L’argument principal des opposants était que si une intoxication alimentaire arrivait, l’hôpital pourrait être attaqué. Tandis que si pour la nourriture tout était à la charge d’intervenants extérieurs, les risques d’une action en justice contre le personnel hospitalier, étaient diminués. Baptiste rétorqua que ce qui comptait surtout, s’avérait l’intérêt du patient, que les personnes hospitalisées devaient avoir accès à une nourriture la plus saine possible. Or les fruits et les légumes cultivés dans les jardins de l’hôpital contenaient beaucoup moins de pesticides et d’autres substances toxiques, que les produits vendus par des intermédiaires comme Sodexi. En outre cela permettait des économies qui pouvaient servir à acheter du matériel médical, et d’embaucher plus facilement du personnel soignant. Enfin les arbres cultivés dans les jardins assainissaient l’air, avaient un effet thérapeutique.
La personne chère dans le cœur de Marco qui était hospitalisée, s’avérait sa mère Laure. Elle était dans un état stable, s’avérait toujours consciente, mais d’un autre côté elle avait morflé, elle souffrait de quatre fractures aux bras et aux jambes, et une de ses côtes était fêlée. Mathieu le compagnon de Laure n’était pas là , après lui avoir rendu visite pendant une heure, il était retourné au travail. Mathieu ne pouvait pas se permettre de rester toute la journée avec sa concubine. En effet en tant que chef de chantier, sa présence était indispensable au commencement des travaux de la maison qu’il contribuait à construire, et le chantier avait une semaine de retard. Mathieu même s’il avait envie de demeurer auprès de Laure, dut lui faire une visite de courte durée, sinon il aurait été la cause d’un gonflement des indemnités de retard qu’aurait dû versé son entreprise à monsieur Dupond.
Marco : Que s’est-il passé maman ? Laure : Une bande de quatre voyous m’a tabassé, ces saligauds n’ont pas digéré le procès-verbal dressé par des gendarmes à leur égard pour tapage nocturne. Marco : Pourquoi t’ont-ils choisi comme victime ? Tu n’as pas pourtant pas dû être la seule personne à être excédée par leur raffut. Laure : C’est vrai, mais je les ais menacé en personne d’appeler la police, s’ils n’arrêtaient pas leur boucan. Le plus drôle c’est que ce n’est pas moi qui ais alerté la police. J’allais le faire quand des policiers sont venus constater le bruit fait par les fêtards qui vivent à cinquante mètres de chez moi. Mathieu voulait porter plainte mais je l’ai dissuadé. Même si la justice condamnait les misérables qui m’ont agressé, cela ne les empêchera pas de se venger. Si pour une simple contravention j’ai eu le droit à un passage à tabac, mes bourreaux me tueront ou me violeront en représailles s’ils ont un procès pour coups et blessures volontaires. Marco : Tu savais que les gens qui t’avaient malmenée, étaient dangereux ? Laure : Oui, mais je n’en pouvais plus, cela faisait trois jours qu’ils faisaient la fiesta, à cause de leur boucan en soixante douze heures, j’ai dormi moins de huit heures. Marco : As-tu dit à Mathieu qui t’avaient agressée ? Laure : Non Mathieu est un amour, mais il n’aurait pas fait le poids face aux quatre vandales qui m’ont agressé. D’abord ils ont un avantage certain au niveau du nombre, ensuite Mathieu ne s’avère pas très costaud. Je le bats facilement au bras de fer, et il ne sait pas se défendre. Marco : Souhaiterais-tu que je fasse la peau, à ceux qui t’ont blessé ? Laure : Cela me ferait très plaisir que les quatre énergumènes qui m’ont maltraité meurent, mais à mon avis tu risques gros. Ils sont très souvent ensemble, et d’après la rumeur ils sont des durs, ils seraient des braqueurs de banque, par conséquent ils ont accès à des armes à feu. Mon chéri ne me venge pas s’il te plaît, je serais très malheureuse s’il t’arrivait quelque chose. Marco : Le problème est que si tu n’es pas vengée, tu risques encore de subir des câlineries. Une victime qui n’est pas secourue par la police ou un chevalier servant, subit souvent de la part des sadiques des outrages répétés. Laure : Je sais, mais le pire cauchemar pour un père ou une mère aimante est de perdre son enfant, s’il te plaît promets moi de ne pas chercher à me venger. Marco : Je ne peux pas faire cela, par contre je peux te jurer que je serai prudent.
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