Sur la place centrale, assis sous l’orme ombreux, Un verre à demi plein sur la table laissé, Il perdait son regard que les ans ont lassé Tandis que des enfants jouait non loin, heureux.
Ses frères étaient morts sur les bords de la Meuse, Les membres arrachés par la lourde mitraille Leurs hurlements mêlés aux cris de la bataille : Son âme était hantée de ces visions affreuses.
Alors il observa les angelots ravis, Respira leur présence ainsi qu’on boit la vie Et son cœur s’emplissaient des merveilleux sourires
Qui parsemaient encor leurs visages d’enfant. L’amour réoccupait, désormais triomphant, L’âme du vieux soldat, lestée de souvenirs.
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