Moi qui ai maintes fois déchu de mes droits au Bonheur, Je ne puis que pleurer sur la folie et le malheur, Qui m'ont accompagné tout le long de cette existence sans saveur, Et me résigner à affronter une fois encore ceux qui estiment que ma vie n'a aucune valeur.
J'ai connu mille morts, ai été le témoin de guerres aux vaines ambitions, J'ai arpenté des contrées où tout n'était que trahison et humiliation, Jai croisé la route de Géants aux terrifiantes passions, J'ai été chassé de cités aux habitants en proie aux plus horrifiantes des visions.
Mais jamais je n'aurai cru que ce Monde dont je suis, Etait capable d'engendrer fleuves sanglants et de les conduire au cœur de la Nuit, La plus noire et la plus chaotique ; ne laissant aucune chance aux hommes nés comme moi après minuit, D'échapper à un Destin qui les a maudits et qui les dévore insidieusement, sans bruit.
Si cette mortelle fureur n'est pas le fruit de cet Eternité vers laquelle je marche aujourd'hui, Comment puis-je vaincre cet Avenir que je vois se dessiner et dont je suis le fruit, Non, car maintenant, les derniers hurlements, les ultimes cris qui me maintiennent toujours en vie, me fuient. La mort a gagné, et moi j'ai perdu ma foi en ce que je suis.
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