Il n' y avait pas d' été, pour mon père, Dans le four, il partait au labour, Le dos voûté, les mains nervurées, Debout sur cette terre, allait chercher le blé.
Il partait en guerre, pour un lopin de terre, Il battait le fer, presque en agonie, Pour quelques grains de riz, pour nourrir ses brebis.
Pour les siens, il conciliait le temps et les éléments, Travaillait la terre qu' il aimait comme une mère, Combattait le vent et les enfers, Petit pot de terre, contre pot de fer.
De la sève coulait dans ses veines, Il se donnait de la peine, pour cette femme, Qui dansait dans les sables, il aurait donné son âme, Pour un peu de pain, un peu d' orge dans les mains.
Il offrait son corps, donnait son esprit et sa vie; Pour la terre patrie. Il la caressait, la travaillait, de toutes ses mains, Déformées de trop l' aimer.
Il a tout donné à la terre, s' est brisé les os, s' est fané les mains, Aujourd' hui, il dort, et à l' horizon, Il voit la mer.
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