Alors que le monde se meurt et que je regarde au-delà de l'horizon, je ne peux m'empêcher à celle que j'ai toujours aimée. Alors que je contemple cet Univers démesuré sur le point de s'effondrer, je ne peux m'empêcher de rêver à cette Déesse qui m'a tant de fois bouleversé. Et si, chaque nuit, tandis que je longe les rues de cette Cité moribonde et détestée, je perçois ses craquements qui surgissent de tous cotés ; je devine aussi ses contours démantelés. Je crains donc en permanence les élans de cette fin depuis longtemps annoncée. Et je cherche désespérément à sauver l'élue de mon cœur du fléau dont les fureurs ne cessent de me hanter. Impuissant à juguler ce cauchemar qui a plusieurs fois tenté de l'emporter, j'ai mille fois essayé de la protéger. C'est silencieusement et caché dans l'ombre de ces bâtiments défoncés que je l'ai guidé. Et c'est une fois que je l'ai vu disparaitre derrière ce rideau illuminé que j'ai remercié ces Dieux exaspérés envers cette humanité dégénérée. Et c'est voué aux gémonies des ces Etres qui se prétendent parfaits que je l'ai abandonné avec l'espoir qu'elle n'oubliera jamais ce à quoi elle est destinée. Car, quiconque sur cette Terre maintes fois brutalisée, sait que cette femme à laquelle j'ai autrefois offert mon âme et mon cœur, est condamnée à errer. Ces milles prochaines années seront en effet pour elle celles d'une terrible Odyssée. Qui l'emmèneront à l'autre extrémité de cet Univers que j'ai pour elle balisé. Alors, adieu mon Aimée. Je m'éteins, heureux d'avoir pu t'aider à t’évader. J'accueille cet Enfer éveillé en train de se répandre au cœur de cet Empire mutilé ; j'en suis heureux car je n'ai que trop souffert de cette existence qui ne m'a apporté aucun bienfait. Le seul bonheur qu'elle m'a donné, c'est de croiser un instant la route de cette Divinité. Alors, si j'ai pu la côtoyer durant ces quelques instants qui m'ont terrifié, je ne peux que la remercier d'avoir osé me regarder tel que j'ai toujours été. Et c'est pour la remercier que je me suis acharné à la sauver, et que maintenant, je suis sur le point de m'éteindre, de mes frayeurs libéré... Dominique
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