Du rififi dans le frichti.
Voici venue la guerre, Dans mon frigidaire, De vilains nuisibles dans le noir, Des fâcheux malsains ont pris le pouvoir, Pourquoi le taire ?
Bon !, aucune récriminations pour les oeufs carrés, Les tomates jaunes ne seront pas condamnées, La salade rouge, les fruits pierreux et verts, Ce n'est pas une affaire. Le camembert au coeur dur sera pardonné, Les pommes parfaites, si bien calibrées, acceptées! Admises aussi dans cette ambiance lunaire, Les poires en forme d'obus, comme des seins siliconés.
Non, nous ne dirons rien, pour toutes ces stupidités. Mais, où sont les rustiques légumes ? les salsifis d'avant? Qui a chassé, mes doux Paris -Brest onctueux d'antan ? Que sont devenues mes crèmes moelleuses, de lait entier, Pourquoi ce jambon de plastique pour les remplacer ?
Maintenant, irréversible, inéluctable, c'est décidé, Je vais expulser ce soda, ces sottes bouteilles sirupeuses Je vais sans pitié bouter de là , les maigres pizzas douteuses, Indésirables aussi, les tristes yaourts aux fruits, sans fruits, Et dehors, les encombrantes sauces, nocives, à prix réduits.
Stop ! un nouveau temps est venu. Je ne veux que du plaisir friand, Des saveurs, sous mes molaires, Faire ripaille, gourmande, sans retenue. Joie du palais, manger, gourmet confiant Et ne pas faire de dépenses somptuaires.
Lydia Maleville
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