Marco était avide de richesses, après avoir vu plusieurs films comme Scir ou des tueurs à gages roulaient sur l’or, le cannibale avait envie de s’essayer à ce métier. Après de longues recherches il tomba sur un site internet, proposant du travail aux tueurs à gages dont la réputation restait à prouver. Il pouvait paraître complètement fou de gérer un site internet spécialisé dans les appels au meurtre. Mais si le webmaster était un spécialiste des codes, et qu’il proposait pour chaque complot de meurtre dont il était l’intermédiaire un nouveau code pour désigner la cible, et le ou les meilleurs endroits pour payer le tueur et attenter aux jours de la victime, le webmaster pouvait passer aux travers des filets de la police pendant des années voire toute sa vie. En France la police recherchait généralement des preuves solides avant d’accuser quelqu’un de meurtre, et puis il fallait savoir qu’il existait des millions voire des milliards de manières de créer un code. Alors réussir à déchiffrer un seul message d’appel au meurtre pouvait demander des années de travail. En plus il existait des logiciels très perfectionnés de création de codes, ce qui rendait beaucoup plus facile la tâche de ceux qui voulaient concevoir des messages cryptés.
Le principal contact de Marco et de ses clients était l’informaticien Lucien Boulanger. Il était un peu dérangé car il croyait que s’il enlevait son chapeau en aluminium des extraterrestres, pourraient lire dans ses pensées. Lucien n’enlevait son chapeau seulement quand il se trouvait dans la salle de bain de son appartement. Il s’agissait d’un endroit spécial, car les murs de cette pièce ainsi que le sol s’avéraient en aluminium, c’était le seul lieu où le hacker se peignait et se lavait les cheveux. Il n’empêchait que d’un autre côté c’était un pro du clavier, il avait piraté des ordinateurs ultra sécurisés tel que l’ordinateur de travail du ministre de l’Intérieur, Nicos Sirko. En outre il avait démantelé les systèmes de sécurité informatique de la société de carte bleue Vasa, et avait pu ainsi piller les contenus de centaines de comptes en banque. Lucien dit Annakin Solo était le hacker le plus recherché de France par les services de police et les criminels. Il vendait à prix d’or ses services, après avoir fait dans le vol et l’escroquerie, par goût du frisson, il était devenu l’intermédiaire numéro un en France entre les assassins professionnels et leurs clients.
Pour venir à bout des systèmes de sécurité informatique les plus performants, Lucien avait mis au point des virus spéciaux indétectables comme par exemple Lèpre. Ses créations étaient inoffensives pour la majorité des données, mais terriblement dévastatrices à l’égard des pare-feux des ordinateurs. Lucien était le premier informaticien à avoir créé un virus doublé d’un cheval de Troie qui se diffusait grâce à des ondes, d’un ordinateur à l’autre. Lucien conscient qu’il pourrait causer la fin d’internet voire pire, ne vendit qu’une fois son virus prénommé Mortel. De plus il s’arrangea pour que son client perde la vie avant qu’il ne le diffuse le secret de son virus redoutable. Pour cela le hacker quitta son écran et se chargea lui-même de la sale besogne. Il tua le seul acheteur de Mortel, et incendia son domicile, afin d’être sûr que la nouvelle sur sa création ne se répande pas. Pourtant un jour, Lucien donna à Marco, un appareil permettant de répandre Mortel, il avait agi ainsi car le cannibale lors d’une soirée bien arrosée lui avait sauvé la vie. Le hacker demanda plus tard au mangeur d’homme d’oublier l’existence de Mortel et de lui rendre l’appareil spécial en sa possession. Marco refusa prétextant que Mortel était d’une utilité extrême, cependant comme il promit de ne parler à personne du virus, de ne l’utiliser que pour son usage personnel, et que le cannibale était un ami cher à Lucien, le hacker ne chercha pas à l’assassiner.
Après une série de meurtres qui avait rapporté à Marco, entre dix mille à vingt mille euros à chaque contrat exécuté, le hacker décida de lui confier des clients plus importants. Le premier gros coup en tant que tueur à gages pour Marco, fut l’exécution d’une vieille connaissance Albert le caïd, l’individu qui avait voulu casser les mains de Marco parce que le mangeur d’homme lui avait volé son portefeuille. Le caïd avait dû faire face à la dénonciation d’une partie de ses victimes, parce qu’il fut abandonné par ses sbires et ruiné par les attaques de gangs asiatiques rivaux, résultat il avait été appréhendé par la police. Pour améliorer ses conditions de détention, et sortir plus tôt Albert avait décidé de dénoncer plusieurs de ses anciens collaborateurs, ils s’étaient cotisés pour le faire taire définitivement. Problème le caïd était enfermé dans une prison de haute sécurité, impossible même avec un hélicoptère performant de survoler la prison, heureusement le mangeur d’homme avait un atout de taille. Albert était une personne très superstitieuse, ainsi il refusait catégoriquement de coucher dans une chambre d’hôtel portant le numéro treize, il évitait soigneusement d’ouvrir un parapluie à l’intérieur d’une maison, il croisait les doigts chaque fois qu’il rencontrait un chat noir. Le caïd consultait avec une très grande attention son horoscope, il n’entreprenait aucun action importante les jours où les étoiles et les planètes n’étaient pas de son côté. Jules son ancien bras droit bien qu’il affirmait au caïd, que beaucoup d’astrologues ne pouvaient pas faire de prévisions fiables, car ils ne prenaient pas la peine d’actualiser leur carte du ciel, cela n’empêchait pas Albert d’être un mordu d’astrologie.
En effet s’il y avait des astrologues sérieux qui utilisaient des cartes du ciel récentes, d’autres se basaient sur des cartes vieilles de plusieurs milliers d’années pour faire leurs prédictions. Le problème venait du fait que la position dans le ciel des étoiles et des planètes n’était pas statique, l’univers était en mouvement continuel. Albert ne consultait pas seulement l’horoscope occidental, il était aussi fan de l’horoscope chinois. Pour se faire engagé par le caïd, son ancien lieutenant Jules avait menti sur son année et son mois de naissance. Albert croyait dans la comptabilité des signes astrologiques, avant de lier une relation d’affaire ou amoureuse, il essayait de connaître la date de naissance de son interlocuteur. En plus il avait une impressionnante collection de porte-bonheurs, des trèfles à quatre feuilles, des fers à chevaux, un lucky bambou, un Bouddha rieur. Le Bouddha rieur n’était pas une représentation du fondateur du bouddhisme Siddhārtha Gautama, mais de Pu tai. Au lieu d’être svelte comme Gautama il était franchement bedonnant, ce n’était pas sûr que Pu tai ait réellement existé ou s’il avait effectivement vécu qu’il fut bouddhiste, car à moins d’avoir un sérieux problème de métabolisme, il devait vu son apparence sérieusement s’empiffrer. Or les moines bouddhistes étaient très à cheval sur la consommation modérée de nourriture. Bien qu’Albert se trouve dans une cellule de neuf mètres carrés seulement, elle contenait une cinquantaine de porte-bonheurs.
Albert était superstitieux parce que plusieurs membres de sa famille étaient morts jeunes, c'est-à-dire à moins de quarante ans à cause d’événements tels que la foudre, un éboulement, le choc provoqué par un morceau d’avion tombé du ciel etc. Cette série de coups du sort avait amené le caïd à penser que sa famille était maudite. Grâce à un gardien corrompu Marco savait quand Albert se trouvait près du mur de la prison côté rue, lorsqu’il se promenait. Le cannibale demanda au maton qu’il avait acheté de lui envoyer un message sur son biper, lorsque le caïd serait près du mur côté rue. Une fois prévenu le cannibale envoya trois boules de verre contenant de la méganitroglycérine au dessus du mur de la prison, Albert mourut et douze autres détenus furent grièvement blessés. Par précaution Marco avait mis un casque, il avait bien fait car un morceau de mur pesant un kilo lui retomba sur la tête. La mise à mort du caïd rapporta cent mille euros à Marco, pendant deux jours le tueur au carreau fut en première page des journaux nationaux écrits de France.
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