Ne la voyez-vous pas, fièrement à la proue,
Sur une mer de bugs où son bateau s'égare,
( Elle dira : bugs de...crotte, et après, elle se marre )
Si la coque prend l'eau, elle colmate le trou.

Une main pour le trou et l'autre pour la barre,
Un pied pour pédaler ( le moteur est en panne ),
Et puis le pied restant pour maintenir la vanne
Des nouveaux arrivants qui, bien souvent, s'égarent.

Pour les autres fonctions, diriez-vous, que fait-elle ?
Les membres occupés, que lui reste t'il donc ?
La réponse est aisée : la tête et puis le tronc...
Avec si peu d'outils, elle fait dans la dentelle.

La tête a dû servir : les cheveux sont brûlés.
Elle avance toujours, je crois, à coups de tête.
Elle a le front, dit-on, chaque fois qu'elle s'entête,
D'aller tout droit devant, au lieu de contourner.

Le tronc....que peut-on dire sans que les mots s'échouent..
C'est sa chasse gardée, son jardin personnel;
La marche l'entretient, il lui reste fidèle.
Disons que ses appâts sont ses petits chouchous.

Quand elle en est parti, les iles si lointaines,
Ont dû être peinées de perdre leur cyclone;
La mer s'est assagie et les échos, aphones,
N'ont plus rien à se dire, tout enroués de peine.

Mais la pose est finie : le 'Pacha' est à bord !
Souquons, et souquons dur, maintenons la cadence !
De ses jardins fleuris à ses printemps de danse,
Nous parlerons après; écoutons-là d'abord .


( Pacha : commandant, dans la Marine )

Pour Loriane, Bacchus.