J'ai tant de fois pleuré au cœur de la Nuit ; j'ai tant de fois été désespéré de ne pas être écouté ; j'ai tant de fois vécu la solitude de ceux pour lesquels l'espoir s'était enfui ; j'ai tant de fois été blessé, humilié et trahi par ceux et celles que j'ai tant aimé ; qu'aujourd'hui, je ne suis plus capable d'affronter les mille Démons du Passé qui me poursuivent ; que je ne suis plus apte à défier ces Dieux qui m'invectivent. Car aucun d'eux ne m'a jamais épargné ; chacun leur tour, ils m'ont tous jugé. Chacun d'eux m'a fait réaliser que je n'étais pas le bienvenu dans cette Réalité ; tous ont tenté de modifier ma Destinée afin de la modeler à volonté. Chacun d'eux m'a lancé sur des routes désertées de cette éphémère beauté ; tous ont souhaité me les voir arpenter jusqu'a ce que je m'y écroule, anéanti et épuisé. Chacun d'eux s'y est révélé prêt à m'humilier parce que je ne correspondais pas à ce que, de moi, ils attendaient ; tous se sont ligués afin que je ne puisse aucunement m'échapper de cet Enfer qui m'a transformé en Enfant terrorisé. Je n'ai jamais pu exprimer mes pensées les plus sincères puisqu'à chaque fois, ils les ont repoussé ; ils les ont enchainé aux murs de ces cités abandonnées ; ils les ont déchiqueté de leurs doigts effilés ; ils se sont ri de me voir hurler ; de me sentir me débattre au cœur de cette contrée qui n'a d'autre horizon que l'obscurité. Je ne suis et ne serai jamais comme eux, c'est un fait. Je suis sensible et pétri de blessures non cicatrisées, c'est vrai. J'ai développé un univers intellectualisé, un imaginaire auquel, de limites, je n'ai jamais imposé. Je ne suis pas un manuel ou un ouvrier, et cela leur déplait. Alors, oui, ils s'acharnent depuis le jour où je me suis révélé, et aujourd'hui encore, à vouloir m'éliminer ; à vouloir détruire ces écrits, ces récits, qui font de moi l'homme que je suis et que j'ai toujours été... Dominique
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